Procès de Nordahl Lelandais – «Avec des gens comme ça, il faut remettre la peine de mort»

Publié

Procès de Nordahl Lelandais«Avec des gens comme ça, il faut remettre la peine de mort»

Plus de quatre ans après la disparition de Maëlys, les habitants de Pont-de-Beauvoisin (Isère) se disent encore bouleversés par cette affaire.

Le village de Pont-de-Beauvoisin reste profondément marqué par la disparition de la petite Maëlys, fin août 2017. Alors que le procès de Nordahl Lelandais approche, les habitants de ce bourg de 2000 âmes attendent avec impatience que «justice passe» dans une histoire douloureuse, «difficile à effacer». Quelques affichettes décolorées par le temps rappellent le drame survenu lors d’une soirée de mariage.

«Le souvenir est toujours là. Malheureusement, c’est difficile à effacer. (…) On a besoin que justice se fasse pour les parents, pour la famille, et pour que ça ne se renouvelle jamais», assure Christiane, 78 ans, rencontrée au centre du village. Selon elle, Nordahl Lelandais «n’avouera jamais» et «on ne peut pas attendre de lui des regrets». «On ne peut pas comprendre le geste de tuer quelqu’un, de tuer une pauvre gamine comme ça!» lance Sylvie, 52 ans, qui tient un coquet salon de coiffure près de la mairie.

«Les gens attendent vraiment le procès: ils veulent le voir en prison et payer», poursuit la commerçante, le visage grave, sans nommer l’homme de 38 ans. Le procès «aurait dû avoir lieu depuis longtemps», commente sa cliente Andrée, 80 ans, en plein shampooing. Cette retraitée pense qu’«avec des gens comme ça, il faut remettre la peine de mort: C’est ce qu’il mérite. Il tue, il ne doit pas vivre».

«Il mérite la prison. La prison ferme», s’exclame pour sa part Danièle, une autre octogénaire rencontrée dans la rue en souhaitant qu’il soit puni «à bloc».

«Anéantie»

La justice, «il ne faut pas qu’elle passe à côté», souligne une autre habitante. Danielle, 74 ans, «plaint la famille» de Maëlys dont l’histoire l’a «anéantie», elle espère surtout «qu’il n’y ait plus de meurtres comme ça!» Hosam Jedda, un technicien de 44 ans, lui, a «peur» pour ses enfants depuis l’affaire. Il souhaite surtout que la procédure judiciaire puisse apporter de la sérénité «pour que ça apaise un peu le village».

Car cette affaire «pour Pont-de-Beauvoisin, c’est malheureux!» dit-il avant de rejoindre ses amis au café. Longtemps, ce joli village aux maisons colorées, situé au milieu de collines, au bord d’un torrent, a surtout été connu pour son artisanat d’ébénisterie depuis l’époque du roi François 1er.

Après la disparition de Maëlys, dans la nuit du 26 au 27 août 2017, les recherches ont été intenses. Il a fallu attendre près de six mois pour que Nordahl Lelandais, acculé par des preuves matérielles, avoue en février 2018 des coups et une mort «involontaire». Sept mois plus tard, la première reconstitution retraçait ses allers-retours le soir du mariage, de la salle des fêtes au village voisin où vivaient ses parents et où il dit avoir dissimulé provisoirement le corps avant de revenir à la noce, puis vers le massif de la Chartreuse où les restes de la fillette ont finalement été retrouvés.

(AFP)

Ton opinion