Guerre en UkraineRoman Abramovitch aurait souffert d’un possible «empoisonnement»
Yeux rougis et larmoyants, visage et mains qui pèlent: ces symptômes ont, selon le «Wall Street Journal», frappé le milliardaire russe et des représentants de Kiev. Les soupçons portent sur les partisans d’une ligne dure à Moscou.
L’oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, ainsi que deux négociateurs ukrainiens ont souffert de symptômes qui font penser à un possible «empoisonnement», a rapporté, lundi, le «Wall Street Journal».
Après une réunion dans la capitale ukrainienne, courant mars, le milliardaire, propriétaire du club de football de Chelsea, ainsi qu’au moins deux hauts responsables de l’équipe de négociateurs ukrainiens «ont développé des symptômes», écrit le journal américain en citant des «personnes au courant de cette situation». Yeux rougis et larmoyants, visage et mains qui pèlent: ces symptômes se sont ensuite améliorés «et leurs vies ne sont pas en danger», ajoute-t-il.
Les sources du quotidien ont évoqué un possible empoisonnement, et soupçonné les partisans d’une ligne dure à Moscou, qui veulent, selon elles, saboter les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Un proche de Roman Abramovitch a toutefois dit pour sa part qu’il n’était pas certain de l’identité de ceux qui auraient pris le groupe pour cible, précise le «Wall Street Journal», affirmant aussi que des experts occidentaux n’ont pas pu déterminer la cause des symptômes.
Une médiation pour mettre fin au conflit
Le journal confirme en tout cas que l’oligarque russe, considéré comme proche du président russe Vladimir Poutine et déjà visé par des sanctions de l’Union européenne et du Royaume-Uni dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine, a commencé à faire la navette entre Moscou et l’Ukraine dans le cadre d’une médiation pour mettre fin au conflit.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé, dimanche, que plusieurs hommes d’affaires russes, dont Roman Abramovitch, avaient proposé leur aide à l’Ukraine. Le «Wall Street Journal» avait révélé, dès la semaine dernière, que le président ukrainien avait demandé à son homologue américain Joe Biden de ne pas sanctionner Roman Abramovitch, arguant qu’il pourrait jouer un rôle dans les négociations de paix entre l’Ukraine et la Russie. Et de fait, le milliardaire ne figure pas à ce stade sur la liste des oligarques sanctionnés par Washington, pourtant rallongée à plusieurs reprises et encore jeudi dernier.