Votations 3 mars«La 13e rente AVS est la seule façon de toucher la classe moyenne»
Une large alliance de gauche a lancé mardi la campagne en faveur d’une 13e rente AVS, la façon la plus simple et la moins chère de compenser l’inflation pour les retraités, selon elle.
- par
- Christine Talos
Les partisans d’une 13e rente AVS ont lancé mardi à Berne leur campagne en vue des votations du 3 mars prochain. Une large alliance de gauche formée de syndicats, du PS, des Verts et d’organisations de retraités a défendu l’initiative de l’USS qualifiée de «solution la moins chère et la plus efficace» pour améliorer les rentes et compenser l’inflation pour les seniors.
Car selon les initiants, l’AVS est bien trop basse: les rentes moyennes oscillent autour de 1800 francs par mois. Et les hausses des loyers, des primes ou de l’énergie ont fait perdre aux retraités l’équivalent d’un mois de rente. «Les gens qui ont vécu toute leur vie avec des revenus moyens, ne savent pas comment s’en sortir. Notre initiative apporte une réponse concrète aux retraités, y compris ceux de la classe moyenne qui sont aussi touchés par l’inflation», selon Pierre-Yves Maillard, conseiller aux États (PS/VD) et président de l’Union syndicale suisse (USS).
«Le seul moyen de toucher la classe moyenne»
Les opposants critiquent eux justement une 13e rente qui arrosera les retraités les plus aisés. Un argument balayé par le Vaudois: «Nous avons voulu un projet universel, parce que c’est le seul moyen de toucher la classe moyenne. Car chaque fois qu’on veut cibler une prestation sociale, elle échappe à la classe moyenne, parce qu’il faut faire une demande, parce que les critères sont trop stricts ou parce qu’il y a un effet de seuil».
Une initiative finançable sans mesures financières supplémentaires
Pour rappel, l’initiative déposée par l’USS en 2021 réclame le versement d’une 13e rente AVS du même montant que la rente versée chaque mois. Ce qui représente une hausse de 8,33%. Le droit aux prestations complémentaires resterait inchangé. Ni le National, ni le Conseil des États n’en ont voulu, car le projet, qui coûterait au moins 2 milliards de francs, ne serait pas financièrement soutenable, selon le Parlement. Un argument que rejette Pierre-Yves Maillard. Les mesures prises jusqu’ici pour soigner l’AVS amèneront le 1er pilier à voir sa fortune augmenter de 20 milliards d’ici à 2030. «il est donc possible d’introduire rapidement une 13e rente sans devoir prendre des mesures de financement supplémentaire».
L’assurance la plus sociale
En outre, «la 13e rente vient en aide à celles et ceux qui en ont le plus besoin, soit les travailleurs à petit budget, dont beaucoup de femmes dans les branches à bas salaires, les temps partiels et ceux qui ont des professions physiquement exigeantes», ajoute Vania Alleva, présidente d’Unia. C’est aussi l’assurance la plus sociale. «Seul le 1er pilier est solidaire et reconnaît le travail non rémunéré des femmes», rappelle la conseillère nationale Léonore Porchet (Verts/VD), vice-présidente de Travail. Suisse.
Les initiants rappellent enfin que le 2e pilier est toujours plus incertain. Les assurés doivent s’acquitter de cotisations salariales LPP toujours plus élevées, tandis que leurs perspectives de rentes baissent. Et le Parlement va encore baisser le taux de conversion de la LPP, soulignent-ils. Le taux de cotisation de l’AVS est lui stable et ses frais administratifs sont bas.