La Lune pourrait s’être formée en quelques heures

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AstrophysiqueLa Lune pourrait s’être formée en quelques heures

Une nouvelle étude évoque, simulation à l’appui, la formation bien plus rapide qu’imaginée de notre satellite après la collision de Théia avec la Terre.

Michel Pralong
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Michel Pralong

Suite à la collision de la Terre avec Théia la majeure partie des débris se seraient agglutinés à la Terre tandis que le reste formait la Lune.

NASA’s Ames Research Center/YouTube

La Lune s’est formée il y a des milliards d’années suite à la collision d’une planète de la taille de Mars, appelée Théia, avec la Terre. Selon la plupart des théories scientifiques, la fusion des débris en orbite aurait pris des mois, voire des années pour former notre satellite. Mais une nouvelle étude suggère qu’il n’aurait fallu que quelques heures.

La composition de la Lune est très similaire à celle de la Terre, comme l’ont montré les échantillons de son sol ramenés par les missions Apollo. Pourquoi n’y a-t-il donc pas plus d’éléments étrangers, venant de Théia, dans la composition de la Lune? À moins que Théia elle-même n’ait été semblable à la Terre, ce qui est très improbable. La théorie de la lente formation de la Lune implique une pulvérisation essentiellement de Théia en orbite, donc la Lune devrait être différente de ce qu’elle est.

Une autre théorie, dite de la synestia, suppose que la Lune s’est formée dans un nuage de vapeur provenant de la Terre suite à la collision géante, des satellites mineurs se rassemblant des années durant pour finir par former la Lune. Cela explique la composition similaire entre Terre et Lune, mais cela colle difficilement avec l’orbite lunaire que nous connaissons.

Une simulation informatique ultra-précise

Le centre de recherche Ames de la NASA dans la Silicon Valley en Californie a réalisé une simulation haute définition (c’est-à-dire avec une puissance de calcul inédite) de l’impact entre la Terre et Théia, comme l’a communiqué la NASA. Et cela a permis de voir un nouveau comportement émerger. Des matériaux des deux planètes ont été lancés directement en orbite après l’impact. Si une bonne partie est revenue fusionner avec la Terre, le reste a formé, rapidement, la Lune.

Ce scénario répond non seulement à la composition de la Lune mais également à son orbite. Car cela met notre satellite «sur une large orbite avec un intérieur qui n’est pas complètement fondu, expliquant potentiellement des propriétés telles que l’orbite inclinée et la croûte mince de la Lune, ce qui en fait l’une des explications les plus séduisantes pour les origines de la Lune à ce jour», écrit la NASA.

La recherche a été publiée dans «The Astrophysical Journal Letters» mais il faudra attendre d’autres analyses, comme celles de futurs échantillons lunaires ramenés par les missions Artemis, pour savoir quelle théorie est la plus exacte. La NASA souligne que plus les scientifiques pourront simuler et analyser ce qui est en jeu dans les collisions spatiales, plus nous serons préparés à comprendre comment une planète pourrait évoluer pour devenir habitable comme notre propre Terre.

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