FootballLe FC Sion va-t-il enfin reconquérir Tourbillon?
Depuis cinq ans, le club valaisan peine à traduire son potentiel devant son public, au point d’avoir engrangé plus de victoires à l’extérieur qu’à domicile. Fabio Celestini réussira-t-il à gommer ce complexe?
- par
- Nicolas Jacquier
À Tourbillon, les entraîneurs défilent mais rien ne change: le FC Sion demeure toujours aussi maudit à domicile. Alors que son fidèle public ne demande pourtant qu’à s’enflammer, le club valaisan ne parvient toujours pas à faire la différence - et à imposer sa loi - à la maison.
Quatre succès à domicile en 2022
Un chiffre traduit cette très grande misère: en 17 parties, Sion n’a pu fêter que quatre succès à domicile en 2022 - soit contre Grasshopper (31 janvier), Lausanne (2 mars), Bâle (3 septembre) et Lucerne (15 octobre) -, pour cinq nuls et déjà huit défaites, la dernière, la plus humiliante de toutes, encaissée lors de la dernière journée du présent championnat contre Saint-Gall (claque 7-2), ce qui devait coûter sa place à Paolo Tramezzani.
Le phénomène n’est hélas pas nouveau, qui remonte à la saison 2017-2018 déjà. En épluchant les statistiques des cinq derniers exercices, il ressort ainsi que les Valaisans ont plus de chances de l’emporter en déplacement (28 succès engrangés) qu’à Tourbillon (seulement 24 victoires enregistrées). Cela est encore plus frappant cette saison si l’on sait que Sion (avec 12 points) est l’équipe qui voyage le mieux, juste derrière YB (1er avec 15 points). À se demander s’il ne devrait pas déplacer ses matches à domicile sur sol vaudois…
Plus sérieusement, refaire de Tourbillon la forteresse qu’elle était dans un temps toujours plus éloigné, tous les techniciens qui ont défilé ces dernières années à la Porte d’Octodure en parlent mais aucun n’y est parvenu. Fabio Celestini n’est donc pas le premier coach à s’attaquer à un problème devenu récurrent. Lors de son intronisation, le Vaudois avait d’ailleurs à son tour fait de la reconquête de Tourbillon sa priorité. «Je me réjouis de redonner du plaisir aux supporters», estimait-il ainsi en début de semaine sur le site du club.
En tant qu’ancien joueur du FC Sion (entre 1992 et 1998), comment Johann Lonfat perçoit-il la difficulté endémique qu’éprouve le club valaisan à faire la différence à domicile? «Il est difficile de comprendre pourquoi cette équipe ne parvient pas à mieux exploiter le potentiel qu’on lui prête, explique le consultant de Blue Sport. J’y vois une absence de leadership, de mental et de caractère. Il y a toujours quelque chose qui manque. Au premier grain de sable, à la première difficulté, tout se délie et il n’y a souvent plus personne pour secouer les gars.»
Supplément de solidarité
Où l’on reparle d’un état d’esprit défaillant, loin de correspondre à l’ADN, caractérisant, en son temps, le club de Tourbillon. «À mon époque, reprend Lonfat, on était beaucoup moins fort techniquement que la génération actuelle, on n’était pas les plus talentueux mais on compensait cela par un supplément de solidarité et de caractère.»
Le fait est que cette saison plus que les autres encore, Sion peine à traduire ses intentions devant ses fans. Si complexe il y a, comment peut-il s’en débarrasser? Le retour de Reto Ziegler peut lui amener un plus en matière de culture de le gagne et de mentalité. C’est une première piste sachant qu’il en existe d’autres, notamment la manière dont ses joueurs sont encadrés – ne seraient-ils pas trop livrés à eux-mêmes?
Une certitude s’impose: ce dimanche pour la venue de Lugano (14 h 15), la «première» de Fabio Celestini sur le banc valaisan sera scrutée avec impatience. Le 12 mars dernier, le dernier match des Tessinois à Tourbillon s’était soldé par un cuisant revers du FC Sion (défaite 0-3).