France – Une victime d’Outreau mise en examen pour tentative de meurtre

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FranceUne victime d’Outreau mise en examen pour tentative de meurtre

Deux femmes ont dénoncé des violences commises par leur ancien compagnon, qui n’est autre qu’une des victimes de l’affaire d’Outreau, en France. Il avait été abusé par sa mère et son beau-père.

L’accusé avait écrit un livre sur l’affaire d’Outreau.

L’accusé avait écrit un livre sur l’affaire d’Outreau.

AFP

Chérif D., une des victimes de l’affaire d’Outreau, a été mis en examen par un juge d’instruction à Versailles pour tentative de meurtre par conjoint et menaces de mort après des aveux en audience, a indiqué mardi le Parquet de Versailles, sollicité par l’AFP. Lundi, Chérif D., 32 ans, comparaissait devant le Tribunal correctionnel de Versailles pour des délits de violences conjugales en récidive de 2016 à 2022.

Deux anciennes compagnes dénonçaient des pressions psychologiques, des menaces à coups de couteau, du chantage et des violences régulières de la part de cet ancien enfant victime, qui a été violé et violenté par sa mère et son beau-père, Myriam B. et Thierry D..

«J’ai voulu les tuer»

Mais pendant l’audience, à la surprise générale, Chérif D. a reconnu des faits plus graves que ceux pour lesquels il était jugé. «J’ai voulu les tuer, je savais ce que j’allais faire», a-t-il dit. L’une des plaignantes a notamment reçu un coup de couteau à la cuisse lors d’une dispute. L’autre a été menacée d’un pistolet. «Il y avait deux balles, une pour elle et une pour moi», a-t-il reconnu depuis le box.

Alors que le président du tribunal lui demandait s’il comprenait la gravité de ses aveux, Chérif D. a martelé vouloir «assumer». Le tribunal s’est donc déclaré incompétent pour juger ces faits et a demandé à ce que l’affaire soit renvoyée devant un juge d’instruction pour des investigations supplémentaires.

Ce dernier a mis en examen Chérif D. dans la foulée et l’a placé en détention provisoire. «Chérif a besoin de se reconstruire, il faut qu’il soit laissé en paix. Sa notoriété joue contre lui, même en maison d’arrêt il n’est pas en sécurité», a déclaré à l’AFP l’avocat du mis en cause, Me Yves Monerris.

«Pris d’une crise d’angoisse»

Selon une source proche du dossier, Chérif D. s’est rétracté devant le juge d’instruction, revenant sur ses aveux faits quelques heures plus tôt. «Il a expliqué qu’il avait été pris d’une crise d’angoisse pendant l’audience face aux accusations portées contre lui», a indiqué cette source.

«Cette affaire a été minorée par les services de police, l’enquête n’a pas été correctement suivie», a réagi auprès de l’AFP l’avocate des parties civiles, Me Nathalie Tomasini. «Une de mes clientes avait bien porté plainte pour tentative de meurtre. Cela montre qu’on minore souvent la dangerosité des auteurs de violences conjugales. La qualification de violences aggravées (pour laquelle il devait initialement être jugé, NDLR) n’était pas suffisante», a-t-elle ajouté.

(AFP)

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