FootballSeul l’orgueil peut encore sauver le LS de Ludovic Magnin
Battu à Yverdon vendredi, Lausanne-Sport ne cesse de décevoir et d’inquiéter. Mais le LS a toujours son destin entre ses mains. Une vive réaction est attendue.
- par
- André Boschetti
Pour des raisons très différentes, la prochaine semaine s’annonce délicate pour Marco Schällibaum (YS) et Ludovic Magnin (LS). Le premier devra sortir son épais livre de souvenirs pour calmer l’euphorie collective engendrée par la belle victoire d’Yverdon Sport lors du derby vaudois, vendredi soir (1-0).
S’ils ont accompli un pas capital vers la Super League en disposant de leur premier poursuivant et en faisant ainsi passer de quatre à six points leur avance sur l’actuel barragiste, les Yverdonnois ont encore quelques unités à grappiller pour assurer définitivement leur retour au sein de l’élite du football suisse dix-sept ans après l’avoir quittée. Un léger suspense qu’un nouveau succès, samedi 13 mai contre le FC Thoune dans un stade municipal qui mériterait d’être une nouvelle fois bien garni, pourrait abréger.
Nul doute que Ludovic Magnin adorerait avoir aujourd’hui le même «souci» que son homologue du Nord vaudois. Mais la mission du technicien challensois sera beaucoup plus délicate et périlleuse. Tombé à la troisième place suite à sa neuvième défaite de la saison, son Lausanne-Sport semble plus en difficultés que jamais. Alors qu’il avait une occasion d’enfin à nouveau occuper la tête du classement de Challenge League – et de prendre ainsi une grosse option sur la promotion – le club de la Tuilière a encore failli.
Plus que la défaite, c’est le contenu proposé et l’état d’esprit affiché par les Lausannois qui ont une nouvelle fois déçu et agacé. Après avoir pourtant entamé ce derby de la meilleure des manières – une louable et saine agressivité qui a débouché sur deux occasions d’ouvrir le score au cours des treize encourageantes premières minutes de jeu -, ils ont ensuite très vite repris leurs mauvaises habitudes face à une opposition certes coriace mais qui n’avait rien d’insurmontable.
Sans réaction
Mais, comme on a pu le constater à plusieurs reprises déjà cette saison, une équipe qui se contente d’essayer de gérer la situation et de maîtriser l’adversaire sans vouloir prendre de risques offensifs finit souvent par être punie. Et c’est justement là que naissent les principales inquiétudes actuelles. Chaque supporter lausannois un tant soit peu lucide s’est rendu compte depuis bien longtemps que ce LS version Ludovic Magnin n’a pas de fond de jeu ni de vraie identité propre. Mais il se disait quand même que cette équipe avait une âme, soit une vraie solidarité capable d’inverser une partie mal emmanchée face à un adversaire dont la qualité technique individuelle est, sur le papier, bien inférieure à la sienne.
A Yverdon, comme à d’autres occasions d’ailleurs, il n’en a rien été. Alors qu’il leur restait pourtant encore plus d’une demi-heure (38 minutes exactement avec le temps additionnel) pour au moins ne pas rentrer bredouilles, les Lausannois se sont montré incapables d’inquiéter plus d’une fois (par Baldé et en contre de surcroît/61e) une défense yverdonnoise dont la solidité n’est pourtant pas à toute épreuve comme le démontrent les 48 buts encaissés jusque-là. Même lors de dernières minutes au cours desquelles leurs hôtes, sans forces, s’accrochaient comme ils le pouvaient à leur maigre avantage, Olivier Custodio et consorts ne sont pas parvenus à offrir un ultime siège en forme de baroud d’honneur au millier de supporters qui les poussaient encore derrière le but de Kevin Martin.
Xamax à la Tuilière vendredi
Malgré ce préoccupant constat et des chiffres indignes d’un favori engagé dans la dernière ligne droite d’une âpre lutte pour assurer sa promotion (cinq points seulement en autant de matches au quatrième tour), le LS a l’énorme avantage d’avoir encore son destin entre ses pieds. Et un calendrier qui lui propose la réception NE Xamax - une lanterne rouge déjà condamnée à devoir sauver sa peau à travers un barrage -, un adversaire qu’il a déjà battu (mais de justesse à chaque fois…) à trois reprises, cette saison. De quoi commencer idéalement un sprint final qui le verra ensuite guerroyer contre trois de ses quatre concurrents directs (Thoune, Wil et Aarau) pour éviter un nouveau retentissant fiasco. Mais pour cela, les Lausannois devront montrer qu’ils ont, à défaut d’une âme et d’un fond de jeu digne de ce nom, au moins de l’orgueil.