CyclismeLe chrono est une affaire 100% suisse
Bissegger en or, Küng en argent: la Suisse a célébré deux nouvelles médailles aux Championnats d’Europe de Munich.
- par
- Emmanuel Favre Munich
Le chrono européen demeure une discipline qui sourit aux Suisses. Mercredi, à Munich, quelques heures après la victoire de la Bernoise Marlen Reusser dans l’épreuve féminine, les Helvètes ont signé un doublé à l’issue des 24 kilomètres du parcours dessiné dans le région de Fürstenfeldbruck, à 35 bornes de la capitale bavaroise.
Une nouveauté cependant: titré en 2020 à Plouay et en 2021 à Trento, le Saint-Gallois Stefan Küng (28 ans, 2e) a perdu son maillot distinctif au profit d’un Thurgovien, Stefan Bissegger (23 ans).
Un écart de 53 centièmes après 24 km
Et ce pour 53 centièmes de seconde. Un écart minime qui rappelle la terrible déception vécue par le rouleur de l’équipe Groupama-FDJ le 28 juillet 2021 aux Jeux olympiques de Tokyo. Ce jour-là, le bronze olympique lui avait échappé pour 40 centièmes. «Un jour, les centièmes seront de mon côté», relativise Küng, qui évoque déjà le duel de la revanche en septembre aux Championnats du monde de Wollongong, en Australie. «Perdre de si peu, cela fait mal, admet-il. Mais je vois aussi le positif: je n’avais pas ressenti d’aussi bonnes sensations depuis près de deux mois lorsque j’avais dû abandonner le Tour de Suisse.»
Parti quatorze minutes avant son compatriote et rival, Stefan Bissegger affirme avoir «livré la course parfaite.» Il se marre aussi en soulignant «que l’attente de l’arrivée de ses principaux adversaires était presque aussi fatigante que l’effort fourni sur le vélo.» Il a roulé à une moyenne de 53,169 km/h vers un succès dont il savoure pleinement la valeur. «C’est toujours agréable de briller dans un grand championnat. Moralement, d’autant plus que la saison a été difficile jusqu’ici, cela me donne du tonus pour la fin de saison.»
Un «Tessinois» en bronze
Troisième à 8’’04, le champion du monde italien Filippo Ganna, qui réside à Ascona, a longtemps dû affronter un Stefan suisse dans les courses à médailles. Il a désormais affaire à un deuxième. Lorsqu’on lui a demandé si ce prénom lui procurait des maux de tête, il a éclaté de sourire. «Au contraire, je les aime bien, ces deux-là. On n’a probablement pas fini de nous affronter. Mais c’est cool, on le fait dans le respect car nous nous apprécions.»