Marseille (F)Un policier blessé par un homme armé d’un couteau, l’agresseur tué
Un homme armé d’un couteau a agressé trois policiers municipaux, samedi matin à Marseille, qui ont répliqué en le blessant mortellement.
Un policier municipal marseillais a été blessé samedi par un homme armé d’un couteau, qui a été tué par des tirs de riposte, devant un centre de collecte pour les Ukrainiens installé à l’Hôtel de Ville, sur le Vieux Port. L’agression a eu lieu samedi vers 9h, quand cet homme a attaqué trois policiers municipaux, devant le centre de collecte, a précisé à l’AFP l’adjoint à la sécurité et à la police municipale, Yannick Ohanessian.
«A ma connaissance et à la connaissance du maire il n’y a pas eu de revendications», a indiqué le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin présent à Marseille samedi matin pour l’inauguration d'un futur commissariat. L’agresseur est un «individu manifestement violent», qui continuait «d’être agressif», a poursuivi le ministre interrogé sur le site de ce futur commissariat dans les quartiers nord de la ville.
Ripostes face à un couteau
Les collègues du policier touché ont «d’abord riposté avec leurs armes non létales, puis l’un des policiers a riposté avec son arme létale», blessant mortellement l’agresseur, a précisé M. Ohanessian. De source syndicale policière, les collègues du policier visé auraient d’abord utilisé un pistolet à impulsion électrique, puis un lanceur de balles de défense, avant qu’un d’entre eux utilise finalement son arme de service. De même source, l’assaillant était armé d’un couteau en céramique avec une lame d’une vingtaine de centimètres.
«Pas d'antécédents»
A la mi-journée, des traces de sang étaient encore visibles sur le pavé près de l’hôtel de ville, derrière un cordon de sécurité dressé par les enquêteurs. Le corps de l’homme, recouvert d’un drap blanc, a été emporté en fin de matinée. Selon le ministre de l’Intérieur, «l’agresseur est Français»: «Pour l’instant, à ma connaissance, il n’est pas connu des services de police et il n’aurait pas d’antécédents judiciaires.»
Présent à ses côtés, le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, a précisé que l’agresseur s’en était pris «à plusieurs reprises» au policier blessé et que les policiers municipaux visés avaient procédé à «plusieurs sommations» avant de faire usage de leurs armes.
Pas de revendication
En attendant les conclusions de l’enquête, le maire a tenu à souligner «le geste très courageux» du policier qui a défendu son collègue: «Je ne sais pas ce qui ce serait passé, probablement, peut-être le pire.» De source syndicale policière, le policier blessé aurait notamment une entaille de cinq centimètres à une main. Il a été transféré à l’hôpital, et ses deux collègues, «extrêmement choqués», ont eux été amenés aux urgences psychiatriques, a précisé M. Ohanessian. «A part le choc, il va bien», a insisté M. Darmanin au sujet du policier blessé.
Forces de l'ordre ciblées
Le 14 février, gare du Nord à Paris, un autre homme avait été tué, par deux policiers de la brigade des réseaux franciliens, après qu’il les avait menacés avec un couteau frappé sur sa lame du slogan anti-police «All Cops Are Bastards» (ndlr: «tous les flics sont des bâtards»). Il était «a priori connu des services de police pour errer dans la gare», selon le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
Le dernier policier mort en service en France est le brigadier Eric Masson, tué par balles sur un point de vente de stupéfiants à Avignon le 5 mai 2021. La dernière attaque au couteau mortelle d’un fonctionnaire de police remonte elle au 23 avril 2021, quand une agente administrative du commissariat de Rambouillet (Yvelines) a été poignardée par un ressortissant tunisien de 36 ans.