Guerre en Ukraine: Antony Blinken attendu à Kiev, deux mois après le début de la guerre

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Guerre en UkraineAntony Blinken attendu à Kiev, deux mois après le début de la guerre

Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine se rend, dimanche, à Kiev pour rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Le secrétaire d’État Antony Blinken, lors d’une rencontre diplomatique avec l’Ukraine à Washington, le 22 avril 2022.

Le secrétaire d’État Antony Blinken, lors d’une rencontre diplomatique avec l’Ukraine à Washington, le 22 avril 2022.

AFP

Les chefs de la diplomatie et de la défense des États-Unis sont attendus dimanche à Kiev, jour de la Pâque orthodoxe, première visite américaine en Ukraine au bout de deux mois exactement d’une guerre qui fait toujours rage dans l’est et le sud.

Le secrétaire d’État Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin doivent arriver dimanche à Kiev pour discuter des livraisons d’armes américaines à l’Ukraine, a annoncé samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le président les voudrait «encore plus lourdes et puissantes» face à l’armée russe, a-t-il dit lors d’une conférence de presse dans une station de métro du centre-ville de Kiev.

La Pologne a déjà pour sa part fourni pour 1,6 milliard de dollars (1,5 milliard de francs) d’armes à l’Ukraine, a précisé son premier ministre Mateusz Morawiecki. Et les pays de l’OTAN commencent à fournir des lance-missiles S300 à Kiev pour ses défenses aériennes.

Mais Kiev aura aussi besoin d’autres armes sophistiquées, notamment des obusiers Howitzer, selon des experts. La France a aussi annoncé livrer des missiles antichars Milan et des canons Caesar. Des militaires ukrainiens seront formés en France à leur maniement à partir de samedi.

Festivités religieuses

Les appels à une trêve pour le week-end pascal des chrétiens orthodoxes s’étaient multipliés ces derniers jours, sans réussir à réduire les combats qui se sont poursuivis. À Athènes, en Grèce, où plus de 22’000 Ukrainiens se sont réfugiés depuis le début de la guerre, la priorité était donnée, dimanche, aux festivités religieuses.

«Personne, ni Poutine, ni aucun autre dictateur, ni le diable, n’a le droit de nous enlever la joie de célébrer Pâques tous ensemble», a prêché le jeune prêtre ukrainien Roman Skripnyuk devant une centaine d’Ukrainiens de confession orthodoxe. La cérémonie a eu lieu dans l’église catholique de la Sainte Trinité dans le quartier athénien d’Aghios Nikolaos.

Ce pays partage les mêmes traditions orthodoxes, et pour les Ukrainiens présents cette cérémonie rappelle l’environnement chaleureux des festivités d’avant-guerre. Mais certains visages paraissaient sombres et marqués. «Nous sommes tristes parce que nous ne sommes pas chez nous avec nos proches, comme nous le ferions d’habitude pour Pâques», a noté Maria Chuprina, 30 ans, arrivée d’Izmaïl dans la région d’Odessa avec son mari Oleksi et leurs enfants, Maxim et Milana.

Bombardement «H24»

Dans l’est et le sud de l’Ukraine, occupés en grande partie par les forces russes, de violents combats se poursuivent. Samedi matin, l’armée russe a dit avoir procédé durant les dernières 24 heures à 1098 frappes avec de l’artillerie et des roquettes.

«Ils bombardent littéralement tout (…) tout le temps, H24», a écrit sur sa chaîne Telegram le gouverneur de la région de Louhansk (est), Serguiï Gaidai, appelant la population à évacuer. Il a ensuite annoncé deux morts à Zolote après des tirs d’artillerie russe. Et dans la région de Louhansk, dans l’est de l’Ukraine, six civils ont trouvé la mort, victimes de frappes russes près du village de Guirské.

Selon Volodymyr Zelensky, «sept missiles ont visé Odessa» samedi, dont un qui «a touché un immeuble d’habitations» et «deux qui ont été abattus» par le système de défense antiaérienne ukrainienne. Au moins huit personnes ont été tuées dans des frappes russes sur la ville portuaire du sud, selon un bilan fourni par la présidence ukrainienne.

L’armée russe a affirmé pour sa part avoir visé avec des «missiles de haute précision» un terminal logistique de l’aérodrome militaire près d’Odessa abritant des armes livrées aux forces ukrainiennes par les États-Unis et des pays européens.

Antonio Guterres à Ankara

En parallèle, les négociations de paix restent à un stade embryonnaire, d’autant que la Russie semble, pour l’instant, n’avoir pas atteint ses objectifs militaires. Volodymyr Zelensky a tout de même de nouveau appelé à rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine «pour mettre fin à la guerre».

Concernant le sort de combattants ukrainiens retranchés depuis plusieurs semaines dans le complexe métallurgique Azovstal de Marioupol, port stratégique quasi rayé de la carte après l’offensive russe, Volodymyr Zelensky a prévenu que Kiev abandonnerait les négociations avec Moscou si ces derniers étaient tués par l’armée russe.

Il s’est aussi dit «prêt» à «un échange de nos militaires qui défendent Marioupol», sous «n’importe quel format», pour sortir «ces gens qui se trouvent dans une situation horrible, encerclés». Lundi, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres ira en Turquie, important médiateur dans le conflit en Ukraine, avant de se rendre à Moscou et à Kiev, a indiqué dimanche l’organisation.

(AFP)

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