Football – Commentaire: Si le LS y croyait vraiment, il virerait son «sauveur» 

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FootballCommentaire: Si le LS y croyait vraiment, il virerait son «sauveur»

Incapable de freiner sa chute, le club vaudois en est réduit à attendre que le rideau tombe. Présenté comme l’homme de la situation, Alain Casanova n’est pas la solution gagnante.

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Parachuté à la Tuilière au début février, Alain Casanova n’est pas parvenu à inverser le destin du LS. Sa moyenne de 0,13 point par match rend illusoire la réussite de l’opération maintien.

Parachuté à la Tuilière au début février, Alain Casanova n’est pas parvenu à inverser le destin du LS. Sa moyenne de 0,13 point par match rend illusoire la réussite de l’opération maintien. 

Pascal Muller/freshfocus

À neuf journées de la fin, tout est dit en Super League: Zurich fera un très beau champion dans quelques semaines alors que Lausanne, à l’autre extrémité du classement, épousera le parfait profil du très triste relégué qu’il est déjà. Quand bien même 27 points restent en jeu, le club vaudois a déjà débranché; plus personne n’y croit, à commencer par les joueurs eux-mêmes, dont l’attitude à Lugano, autant que le langage corporel affiché au Cornaredo dimanche, trahit le renoncement (défaite 3-1).

Les chiffres, qui sont têtus, ont l’avantage de ne pas mentir. Occupant le fauteuil de barragiste à Noël, le LS possédait encore un point d’avance sur la lanterne rouge lucernoise à la pause; il en compte aujourd’hui neuf de retard sur le club de la Swissporarena. Cherchez l’erreur…

Tous les regards convergent naturellement en direction d’Alain Casanova, pourtant présenté comme le sauveur lors de son intronisation surprise le 3 février dernier. Sorti de sa retraite pour succéder à Ilija Borenovic, débarqué après le premier couac de l’année (5-1 contre Saint-Gall à domicile), le Français, qui n’avait plus entraîné depuis 30 mois et une dernière expérience sur le banc de Toulouse, devait relancer une équipe à la dérive. Sauf que le Monsieur, novice en la matière, ne connaît strictement rien au football helvétique et à ses particularités.

Recrutement foireux

Casanova est certes adorable et de bonne composition – jusque dans ses apparitions médiatiques où il s’avère un excellent client –, mais cela ne suffit pas à faire de l’ancien gardien de l’OM et du TFC l’homme de la situation. Résultat de cette erreur de casting? Un bilan de sept défaites en huit rencontres de championnat qui a fini d’enterrer les minces chances du LS, bilan couronné par une élimination inqualifiable contre Yverdon dans un derby de Coupe perdu 1-0.  Seulement quatre buts marqués contre dix-sept encaissés pour un seul point obtenu contre YB, voilà qui la fout mal.

Dans cette galère, le coach n’est de loin pas le seul coupable. Si Lausanne ne joue pas en équipe, c’est d’abord parce qu’il n’en a tout simplement pas, conséquence d’un recrutement foireux. A l’image de l’engagement de deux latéraux dans les dernières heures du mercato hivernal, alors que le club souffre d’un évident manque de poids offensif. On y rencontre bien quelques footballeurs égarés, à commencer par Zeki Amdouni, sans doute le plus talentueux d’entre eux. À leurs côtés, des éléments de bric et de broc, (mal) alignés comme des noix sur un bâton, n’ayant de surcroît qu’une envie modérée de se défoncer pour leur employeur – ils sont là mais pourraient tout aussi bien être ailleurs… Faute d’un projet abouti, il en résulte une perte d’identité dommageable, un désamour croissant entre la base et la direction du club. 

Et maintenant, on fait quoi? Rien. Lausanne attend la fin, que le rideau tombe sur une saison maudite. Si ses responsables y croyaient encore un tantinet, ils vireraient leur «sauveur» afin de tenter un ultime baroud d’honneur.

Mais le LS ne répond plus et l’entraîneur s’accroche à son banc en toute quiétude. De fait, c’est tout le club qui a démissionné depuis longtemps. Lâché par l’OGC Nice dans un partenariat mal ficelé, Lausanne n’existe plus sportivement. Reste l’expression d’un beau gâchis dans un stade de la Tuilière flambant neuf mais très mal habité.

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