Commémorations de l’Holocauste«Poutine construit de nouveaux camps à l’est», dit Mateusz Morawiecki
À l’occasion du 78e anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau, le Premier ministre polonais a appelé à soutenir l’Ukraine pour que l’Histoire «ne fasse pas une boucle».
Le Premier ministre polonais a accusé vendredi le président russe Vladimir Poutine de «construire de nouveaux camps à l’est», à l’occasion du 78e anniversaire de la libération par l’Armée rouge du camp de la mort nazi d’Auschwitz-Birkenau, date à laquelle est honorée la mémoire des victimes de l’Holocauste.
Poutine pointé du doigt
«Le jour de la libération du camp hitlérien allemand de la mort Auschwitz-Birkenau, souvenons-nous que Poutine est en train de construire de nouveaux camps à l’est», a écrit Mateusz Morawiecki sur son site Facebook, appelant à soutenir l’Ukraine pour que l’Histoire «ne fasse pas une boucle». Le chef du gouvernement polonais n’a pas fait davantage de déclarations sur ses accusations contre la Russie, qui font écho à des propos tenus en octobre dernier par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce dernier avait alors évoqué la prison d’Olenivka, dans les régions orientales de l’Ukraine aux mains des séparatistes prorusses, qu’il avait qualifiée de «camp de concentration où nos prisonniers sont détenus».
«Démons criminels»
Les enquêteurs de l’ONU ont déclaré l’année dernière avoir collecté des informations sur plus de 400 détentions arbitraires et disparitions organisées par les forces russes en Ukraine. Différentes organisations et institutions ont aussi dénoncé les attaques contre les populations civiles, les conditions de détention de civils et de prisonniers de guerre, le transfert forcé ou la filtration de citoyens ukrainiens – y compris d’enfants – vers la Russie et des meurtres et des violences sexuelles assimilables à des exécutions. «Fermement et ensemble, nous devons nous opposer aux démons criminels qui commettent un génocide à l’est de l’Europe», a insisté Mateusz Morawiecki.
Symbole du génocide nazi
Contrairement aux années précédentes, les représentants de la Russie n’ont pas été invités cette année aux célébrations de l’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, en raison de l’invasion russe de l’Ukraine. Parmi les participants à ces cérémonies ont figuré des dignitaires religieux, des survivants de l’Holocauste et Douglas Emhoff, le mari juif de la vice-présidente américaine Kamala Harris.
Construit en Pologne occupée, Auschwitz-Birkenau, où un million de Juifs européens -sur les six millions qui ont au total péri- sont morts entre 1940 et 1945, est le symbole de ce génocide perpétré par l’Allemagne nazie. Ce camp, où quelque 80’000 Polonais non-juifs, 25’000 Roms et 20’000 soldats soviétiques ont également trouvé la mort, a été libéré par l’Armée Rouge le 27 janvier 1945.