Colombie: Alvaro Uribe formellement accusé de fraude à son procès

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ColombieÁlvaro Uribe formellement accusé de fraude à son procès

Álvaro Uribe, accusé de fraude et de subornation de témoins, est le premier ancien chef de l’État à subir un procès pénal en Colombie.

Álvaro Uribe à Bogota le 17 mai 2024.

Álvaro Uribe à Bogota le 17 mai 2024.

AFP

Le parquet colombien a formellement accusé vendredi l’ex-président colombien Álvaro Uribe (2002-2010) de fraude et de subornation de témoins, à l’occasion du premier procès pénal dans ce pays contre un ancien chef d’État.

Álvaro Uribe est soupçonné d’avoir «offert de l’argent liquide et autres avantages à certains témoins de faits délictueux pour qu’ils occultent la vérité», dans une affaire qui le lie à des groupes paramilitaires, selon l’accusation présentée par le procureur Gilberto Villarreal.

Lors de la reprise du procès qui a débuté le 18 mai, l’ancien président, qui comparait en visioconférence, a rappelé son innocence et demandé l’abandon des poursuites. «Je n’ai jamais pris l’initiative de rechercher des témoins. J’ai cherché à défendre ma réputation», a affirmé Álvaro Uribe.

«Choc»

La juge Sandra Heredia a rejeté sa demande et reconnu comme d’éventuelles victimes, un sénateur, l’ex-épouse d’un paramilitaire qui a permis de relier Álvaro Uribe à ces groupes armés, et deux anciens procureurs.

Considéré comme l’un des hommes politiques les plus influents de Colombie, Álvaro Uribe, 71 ans, a affirmé avoir ressenti «un choc» en étant le premier ex-président à devoir se défendre devant un tribunal. Accusé, sur plusieurs fronts, de liens avec le narcotrafic et les paramilitaires, il a subi un effet boomerang du système judiciaire colombien.

En 2012, il avait déposé une plainte contre un sénateur de gauche, Ivan Cepeda, l’accusant d’avoir cherché à obtenir de faux témoignages le liant aux paramilitaires en guerre contre les guérillas de gauche entre les années 1990 et le début des années 2000.

6 à 12 ans de prison

La Cour suprême s’était abstenue de poursuivre Ivan Cepeda et avait au contraire commencé à enquêter sur Álvaro Uribe. Les juges ont conclu qu’il avait lui-même tenté de manipuler les témoins pour discréditer son adversaire. Des faits pour lesquels il encourt une peine de 6 à 12 ans de prison.

Selon sa défense, l’ancien sénateur n’a fait que contacter des témoins pour qu’ils disent la vérité dans le cadre d’enquêtes sur son éventuelle implication avec des groupes paramilitaires, un lien qu’il a toujours nié.

(AFP)

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