Russie – Deux membres des Pussy Riot désignées «agents de l’étranger»

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RussieDeux membres des Pussy Riot désignées «agents de l’étranger»

L’année 2021 a été marquée par une répression tous azimuts du gouvernement russe, qui cherche à réduire de plus en plus les voix critiques au silence.

Nadejda Tolokonnikova, lors d’un concert à Austin, au Texas, le 2 octobre 2021.

Nadejda Tolokonnikova, lors d’un concert à Austin, au Texas, le 2 octobre 2021.

AFP

La Russie a ajouté jeudi à sa liste des «agents de l’étranger» deux membres du groupe contestataire Pussy Riot et un auteur satirique de premier plan, poursuivant la répression des voix critiques du Kremlin. Nadejda Tolokonnikova, l’une des figures de proue des Pussy Riot, et Veronika Nikoulchina, une autre membre, ont été intégrées à cette liste qui compte désormais 111 noms, a annoncé le ministère de la Justice.

L’écrivain Viktor Chenderovitch, connu pour ses critiques au vitriol du pouvoir, a lui aussi reçu cette désignation qui oblige notamment les personnes et organisations visées à afficher ce statut dans chacune de leurs publications.

«Ces individus ont systématiquement fourni des documents à un cercle indéterminé de personnes, tout en recevant des financements de l’étranger», a affirmé le ministère de la Justice. Cinq autres personnes ont été ajoutées à la liste des «agents de l’étranger» jeudi, dont la journaliste Taïssiya Bekboulatova et le collectionneur d’art Marat Gelman.

«La Russie sera libre!»

Nadejda Tolokonnikova fait partie des trois membres des Pussy Riot condamnées à de la prison en 2012 après avoir chanté une «prière punk» contre le président Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou, une scène qui a rendu le groupe mondialement célèbre.

Nadejda Tolokonnikova a réagi à sa désignation comme «agent de l’étranger» en postant sur les réseaux sociaux une photo d’elle faisant un doigt d’honneur, avec un communiqué dans lequel elle déclare qu’elle ne se soumettrait pas à l’obligation légale d’indiquer ce statut dans ses publications. «La Russie sera libre!» a-t-elle lancé.

Introduite en 2012, la loi sur les «agents de l’étranger», un qualificatif qui rappelle celui d’«ennemi du peuple» à l’époque soviétique, a d’abord été appliquée à des ONG, avant d’être élargie à des médias et des individus. Les organisations de défense de la liberté d’expression accusent le gouvernement russe d’utiliser cet instrument pour réduire les voix critiques au silence.

L’année 2021 a été marquée par une répression tous azimuts en Russie, avec notamment l’incarcération de l’opposant Alexeï Navalny et l’interdiction de son mouvement, mais aussi la dissolution de l’emblématique ONG Mémorial cette semaine.

(AFP)

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