Formule 1: Fernando Alonso n’est pas au bout de son aventure

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Formule 1Fernando Alonso n’est pas au bout de son aventure

À Barcelone, le double champion du monde espagnol a révélé qu’il comptait rester encore plusieurs années avec Aston Martin. Bonne nouvelle pour ses innombrable fans.

Luc Domenjoz
par
Luc Domenjoz

La foule des grands jours

Il fallait voir la quantité de fans habillés de verts et massés devant le stand Aston Martin pour le croire. Jeudi, lors des «portes ouvertes» des stands, le nombre de supporters de Fernando Alonso approchait le jamais vu en F1. Il faut dire que le champion court ici devant son public, mais aussi qu’il est l’auteur d’une saison magnifique. Si ce n’était les Red Bull, il serait en tête du championnat du monde. Et si ce n’était un changement de pneus au
mauvais moment à Monaco, il aurait pu - peut-être - se retrouver en tête du Grand Prix le plus prestigieux de la saison, dimanche dernier.

À Barcelone, il a aussi déclaré, devant cette foule, qu’il comptait rester «encore plusieurs années» chez Aston Martin. Pour le moment, son contrat avec l’écurie anglaise se termine fin 2024, mais l’Espagnol a déjà répété
plusieurs fois qu’il se plaisait beaucoup chez Aston Martin et qu’il comptait terminer sa carrière dans cette écurie. «Nous n’en avons encore jamais discuté de cette possibilité avec Fernando, mais nous serions enchantés s’il restait longtemps avec nous, commentait Mike Krack, le patron de l’écurie anglaise. Le plus incroyable, avec Fernando, c’est sa motivation, son désir d’être devant.»

Limités par les pneus

Le circuit de Catalunya, dans la banlieue est de Barcelone, a été légèrement modifié cette année. La chicane lente précédant la ligne droite avait été ajoutée en 2007, dans l’idée de «casser la vitesse», pour permettre aux
monoplaces de se suivre plus facilement dans la ligne droite, et donc de se doubler davantage. Ça n’avait pas fonctionné, le Grand Prix d’Espagne faisant partie de ceux comptant le moins de dépassements. Du coup, avec le retour de l’effet de sol et des forts appuis aérodynamiques l’an dernier, les organisateurs ont pensé que la suppression de cette chicane permettrait de se suivre de plus près dans le dernier virage, et ainsi de mieux
se doubler dans la ligne droite.

Après les premiers essais, vendredi, les pilotes ne partageaient pas cet optimisme. D’autant qu’ils passent le virage à 250 km/h et que les bosses du revêtement, qu’ils ne ressentaient pas à basse vitesse, font sursauter les monoplaces. Un petit retour du «marsouinage» de l’an dernier. «Je ne pense pas qu’on puisse se suivre de près à cet endroit, tempérait Valtteri Bottas. Si on le fait deux tours de suite, on le paie avec les pneus, ils passent un moment difficile à cet endroit.»

Cette saison, plusieurs pilotes pointent les gommes pour expliquer le manque de dépassement. Pirelli, le manufacturier unique de la F1, aligne de nouveaux pneus qui surchauffent très vite. «Le problème, c’est la
température, explique Nyck de Vries. Ces gommes chauffent très vite et commencent ensuite à se dégrader. Il est difficile de suivre une autre voiture de près parce que si on le fait, on doit ensuite passer plusieurs tours pour refroidir les gommes…»

Les nouveaux pneus élaborés par Pirelli, qui surchauffent rapidement, sont la cible de nombreuses critiques cette saison.

Les nouveaux pneus élaborés par Pirelli, qui surchauffent rapidement, sont la cible de nombreuses critiques cette saison.

Imago

Ce n’est donc plus le manque d’appui aérodynamique causé par la voiture précédente qui empêche les F1 de se suivre, c’est la surchauffe des gommes. On n’en sort pas!

Red Bull peut-il gagner toutes les courses?

Après six Grands Prix, Red Bull compte… six victoires (quatre pour Max Verstappen, deux pour Sergio Perez). L’écurie anglaise compte-t-elle ainsi gagner les 22 Grands Prix cette saison? «C’est possible, mais peu probable», rétorque Max Verstappen. «Il est beaucoup trop tôt pour parler de ça, tempère pour sa part Christian Horner, le patron de l’écurie. Il peut se passer encore de nombreux bouleversements ou changements cette saison.»

Depuis le début de saison, Max Verstappen (au premier plan) et Sergio Perez écrasent la concurrence.

Depuis le début de saison, Max Verstappen (au premier plan) et Sergio Perez écrasent la concurrence.

Imago

En effet. En 1988, l’écurie McLaren alignait une MP4/4 extraordinaire, associée pour la première fois avec le motoriste Honda. Sur 16 Grands Prix cette année-là, l’écurie aurait dû tout gagner avec ses deux pilotes, Ayrton Senna et Alain Prost. Sauf qu’à Monza, un problème technique sur la voiture du Français l’a contraint à son seul abandon de la saison sur problème de moteur. Seul en tête, Ayrton Senna allait s’imposer. À deux tours de l’arrivée, le Brésilien est arrivé derrière Jean-Louis Schlesser pour lui prendre un tour. Le Français avait remplacé Nigel Mansell chez Williams, victime de la varicelle. À la chicane suivant la ligne droite de départ, Ayrton Senna tenait l’intérieur, tandis que Jean-Louis Schlesser, freinant trop tard, a percuté la McLaren de
l’arrière, causant son abandon. Ce fut la seule course que l’écurie anglaise n’a pas gagné cette année-là.
Comme quoi, Christian Horner fait bien de se méfier: un accident est si vite arrivé…

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