Statut de l’Irlande du NordUn accord entre Londres et l’UE semble possible d’ici à fin décembre
À l’origine de tensions entre Londres et les Vingt-Sept et d’une profonde crise politique dans la province britannique, le statut post-Brexit de l’Irlande du Nord pourrait vite avancer, selon Dublin.
La volonté du gouvernement britannique de revenir unilatéralement sur le protocole nord-irlandais, qui a été négocié au moment du Brexit, provoque la colère de Bruxelles, qui n’accepte que des aménagements et menace de représailles commerciales. «Nous devons mettre cette question du protocole derrière nous, d’une manière qui respecte un traité international qui a été signé», a déclaré le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney, à Dublin. «Je pense que c’est réalisable d’ici à la fin de l’année.»
Un accord pourrait intervenir dans les semaines à venir, avec une «volonté politique», a de son côté dit, lundi, le commissaire européen chargé du dossier, Maros Sefcovic. Ces déclarations interviennent alors qu’un sommet réunissant Londres et Dublin doit avoir lieu jeudi, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Le Premier ministre irlandais Micheal Martin doit y rencontrer son homologue britannique Rishi Sunak, a indiqué Simon Coveney.
La seule frontière avec l’UE doit rester ouverte
Les relations entre l’Irlande, pays membre de l’UE, et le Royaume-Uni, qui a quitté l’Union en 2021, ont été plombées par les conséquences du Brexit. L’Irlande possède la seule frontière terrestre du Royaume-Uni avec l’UE, mais elle doit rester ouverte, en vertu de l’accord de paix de 1998, qui a mis fin à trois décennies de violences entre unionistes – surtout protestants – et républicains – en majorité catholiques – (3500 morts).
Pour cela, le protocole maintient la province au sein du marché unique européen. Il crée donc une frontière douanière et réglementaire de fait avec l’île de Grande-Bretagne, inacceptable pour les unionistes, attachés à l’ancrage de la province au sein du Royaume-Uni.
Près de neuf mois de paralysie
Pour Simon Coveney, le sommet de jeudi devrait donner l’occasion au Royaume-Uni d’apporter «un peu de clarté» sur les élections en Irlande du Nord. L’assemblée locale est paralysée depuis février, en raison du boycott des unionistes du DUP, qui réclament l’abandon du protocole, bloquant la formation d’un exécutif local. La semaine dernière, le gouvernement britannique a renoncé à sa menace de convoquer des élections anticipées en Irlande du Nord en décembre.
À Londres, le gouvernement de Rishi Sunak a indiqué que le retour de l’assemblée de Belfast et la protection de l’accord de 1998 étaient sa «priorité absolue».