Guerre en Ukraine – Le Conseil fédéral sous le feu des questions sur l’Ukraine

Publié

Guerre en UkraineLe Conseil fédéral sous le feu des questions sur l’Ukraine

Le gouvernement devra faire face, lundi, à une salve de questions sur les conséquences en Suisse de l’invasion russe, notamment en ce qui concerne les réfugiés et leurs enfants, ainsi que la menace nucléaire.

Christine Talos
par
Christine Talos
Des réfugiés ukrainiens attendent dans un centre sportif de Moldavie d’être transférés dans d’autres pays, comme la Suisse.

Des réfugiés ukrainiens attendent dans un centre sportif de Moldavie d’être transférés dans d’autres pays, comme la Suisse. 

AFP

La guerre en Ukraine va se tailler la part du lion au National, lundi après-midi, à la traditionnelle heure des questions. En effet, le Conseil fédéral va devoir répondre à une salve d’interpellations sur le sujet, notamment autour des réfugiés qui commencent à arriver en nombre en Suisse, ainsi que leur statut

L’intégration professionnelle des adultes pose notamment des questions. Selon le Conseil fédéral, le statut S leur permettra de travailler dès l’obtention de ce statut. Mais y a-t-il un plan de prévu avec les partenaires économiques, demande Vincent Maitre (PDC/GE)? Céline Widmer (PS/ZH) fait elle remarquer que les réfugiés auront d’abord besoin de cours de langue et de programmes d’occupation. Et demande de quelle manière la Confédération compte participer au financement des mesures d’intégration.

L’élue s’intéresse aussi au logement des réfugiés ukrainiens. Elle estime que la Suisse aura besoin d’appartements entiers pour les accueillir. Comment faire? demande-t-elle au Conseil fédéral. Florence Brenzikofer (Verts/BL) demande elle si Berne pourrait mettre à leur disposition un abonnement général de solidarité, afin qu’ils puissent se déplacer gratuitement durant les mois à venir. 

Scolarisation des enfants en question

Et quid des soins médicaux pour les Ukrainiens en Suisse, demande de son côté Flavia Wasserfallen (PS/BE)? Les cantons peuvent-ils garantir qu’ils bénéficieront du soutien psychologique dont ils ont besoin?

La question de la scolarisation des petits Ukrainiens suscite aussi des interrogations. Nik Gugger (PEV/ZH) se demande ainsi comment soutenir les enseignants et si un outil numérique pour l’apprentissage de la langue sera développé au niveau national.  Un autre élu demande, lui, si Berne pourrait faire une exception et envoyer des gilets pare-balles destinés aux enfants restés au pays.

Quid des étrangers et des Russes en fuite?

Walter Wobmann (UDC/LU) s’intéresse lui aux étrangers qui fuient l’Ukraine. Le Conseil fédéral s’assurera-t-il que ceux qui n’y ont séjourné que temporairement, par exemple pour des études, retourneront dans leur pays d’origine s’ils viennent en Suisse? demande-t-il. Plusieurs élus de gauche demandent eux exactement le contraire…

Dans le même ordre d’idée, son collègue Jean-Luc Addor (UDC/VS) souhaite, lui, que Berne distingue clairement le statut S de celui des requérants classiques. Une autre élue, Martina Bircher (UDC/AG), demande si les réfugiés sans ressources vont recevoir l’aide sociale normale ou alors réduite comme pour les requérants habituels.

Le sort des Russes qui osent critiquer le régime de Poutine préoccupe lui aussi certains parlementaires. Comment garantir une protection à ceux qui fuient le pays? interroge Céline Widmer. Samira Marti (PS/BL) demande, elle, au Conseil fédéral combien de Russes bénéficient d’une autorisation de séjour chez nous et si certains sont sur la liste des personnes sanctionnées.

Suffisamment d’abris et de pastilles d’iode?

La menace atomique que représente la guerre en Ukraine interpelle aussi les parlementaires. Ainsi Bruno Walliser (UDC/ZH) et Simone de Montmollin (PLR/GE) se demandent tous deux s’il y a suffisamment d’abris PC en Suisse en cas d’accident. Même inquiétude de la part de Fabio Regazzi qui interroge le Conseil fédéral pour savoir si la Suisse est prête à faire face à un éventuel accident nucléaire, notamment en termes de comprimés d’iode. 

La question des sanctions envers les Russes interpelle aussi plusieurs parlementaires. Ainsi Weichelt demande au Conseil fédéral l'importance de la place suisse du négoce des matières premières pour les recettes de l'Etat russe? Florence Brenzikofer demande, elle, quel est le risque que des oligarques proches de Poutine parviennent à contourner les sanctions grâce à leur passeport chypriote, maltais ou bulgare et à leurs activités commerciales dans ces pays?

Menaces sur l’approvisionnement

Enfin la question de sécurité de l’approvisionnement alimentaire revient plusieurs fois aussi. Les élus rappellent que l'Ukraine est le grenier de l'Europe et la Russie et le plus grand exportateur d'engrais au monde. Du coup, la guerre  peut avoir des répercussions très importantes sur l'alimentation des Suisses. Et d’interpeller le Conseil fédéral sur sa manière d’assurer l'alimentation de la population suisse dans ces conditions?

Ton opinion

25 commentaires