Birmanie: Sept-mille détenus amnistiés, dont trois cents prisonniers politiques

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BirmanieSept-mille détenus amnistiés, dont trois cents prisonniers politiques

La junte militaire réalise souvent des libérations massives à l’approche des célébrations nationales. Cette année, de nouvelles élections devraient avoir lieu. 

Ce sont des organismes externes qui ont identifié les prisonniers politiques, le gouvernement n’ayant donné aucune précision.

Ce sont des organismes externes qui ont identifié les prisonniers politiques, le gouvernement n’ayant donné aucune précision. 

AFP

Sur les 7’000 prisonniers que la junte birmane a annoncé cette semaine avoir prévu de libérer, environ 300 sont détenus pour des raisons politiques, a indiqué l’ONU vendredi. Tout en saluant la libération de prisonniers politiques, un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, Jeremy Laurence, a déploré que le jour même de l’annonce que 22 autres aient été arrêtés.

A l’occasion, mercredi, des célébrations du 75e anniversaire de l’indépendance du pays, la junte, qui amnistie régulièrement des prisonniers à l’occasion de jours fériés, a annoncé qu’elle libérerait 7’012 prisonniers, sans préciser si cela incluait des personnes détenues dans le cadre de la répression contre la dissidence.

«Sur ce nombre, environ 300 étaient des prisonniers politiques», a déclaré un porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, M. Laurence, lors d’un point de presse régulier à Genève, citant des sources crédibles et précisant que 195 cas ont été vérifiés.

Une histoire mouvementée

Le coup d’Etat militaire du 1er février 2021, qui a renversé le gouvernement de la dirigeante civile Aung San Suu Kiy et a déclenché d’énormes manifestations et une répression sanglante, a mis fin à une brève période de libertés dans ce pays d’Asie du Sud-Est à l’histoire mouvementée.

Sur les près de 17’000 personnes arrêtées depuis le coup d’Etat, plus de 13’000 personnes se trouvent toujours en détention, a indiqué M. Lawrence, en indiquant que le Haut-Commissaire avait prévu de publier un rapport sur la situation dans le pays. La libération cette semaine de prisonniers politiques en Birmanie est «un soulagement pour les personnes injustement détenues, mais aussi pour leurs familles», mais «nous saisissons cette occasion pour demander la libération des milliers d’autres personnes qui sont toujours détenues pour s’être opposées au régime militaire», a-t-il demandé.

La junte birmane se prépare à de nouvelles élections prévues plus tard dans l’année, qualifiées par avance «d’impostures» par les Etats-Unis. «Pour sortir la Birmanie de la crise, il ne faut pas enfermer les gens, mais leur permettre de participer librement, pleinement et efficacement à la vie politique», a jugé le porte-parole du Haut-Commissariat. Dénonçant les arrestations continues de dissidents, il a souligné que beaucoup sont soumis à la torture et aux mauvais traitements. «Ces détentions ne visent pas seulement à faire taire les critiques de la junte, mais aussi à susciter la peur.»

(AFP)

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