Guerre en UkraineWagner reste à Bakhmout après une «promesse» de Moscou
La Russie aurait convaincu le groupe de rester dans la ville en lui promettant davantage de munitions. À Kiev, une nouvelle attaque de drones est survenue dans la nuit de dimanche à lundi.
Le groupe paramilitaire Wagner a annoncé dimanche avoir eu «la promesse» de Moscou qu’il recevrait plus de munitions pour continuer à combattre dans la ville ukrainienne de Bakhmout, après avoir menacé de s’en retirer. Dans la nuit de dimanche à lundi, Kiev a été la cible d’attaques de drones. L’administration militaire de la ville a fait état de cinq blessés et de débris de drones ayant causé des dégâts dans plusieurs parties de la capitale. Selon le commandement aérien de l’Ukraine, 35 drones russes ont été abattus.
La région d’Odessa a aussi été visée dans la nuit, selon l’administration militaire régionale. «Un missile X-22 a touché une infrastructure logistique (…) provoquant un grave incendie», a précisé la même source. En pleine crainte d’une contre-offensive ukrainienne, l’administration russe en Crimée a affirmé dimanche avoir repoussé une attaque nocturne d’une dizaine de drones, qu’elle a attribuée à l’Ukraine, sur la ville portuaire de Sébastopol. Selon Moscou, les drones ont été neutralisés par la défense antiaérienne et des brouillages électroniques.
Intenses bombardements
La bataille pour Bakhmout dure depuis l’été dernier dans cette localité à la valeur stratégique limitée mais qui a pris un grand poids symbolique. Les troupes de Wagner ont lancé des vagues d’assaut extrêmement meurtrières contre la ville, transformée en un champ de ruines et désormais contrôlée, selon le patron du groupe, Evguéni Prigojine, à environ 95% par ses troupes.
Mais l’armée ukrainienne dit toujours s’y défendre avec acharnement. «L’ennemi ne va pas changer ses objectifs et fait tout pour contrôler Bakhmout», a commenté le général Oleksandr Syrsky, commandant des forces terrestres ukrainiennes, cité dimanche par le ministère de la Défense après une visite sur le front dans l’Est. Selon Syrsky, la Russie regroupe ses forces dans la zone ces derniers jours et a intensifié ses bombardements avec des armes lourdes.
«Cela fait un mois que c’est difficile (…) il y a eu des jours où il y avait 100 blessés, et d’autres où il y en avait 50 à 60 (…) Tout dépend de ce qui se passe à Bakhmout», a expliqué vendredi Volodymyr Pihoulevskiï, membre de l’équipe soignante ukrainienne. «Nous avons eu beaucoup de pertes. Nous étions 124 combattants au début de la guerre, nous sommes moins de 80», a rapporté pour sa part Denis, 25 ans, blessé à l’épaule, membre d’une unité de parachutistes.
Évacuations près de la centrale de Zaporijjia
Les autorités d’occupation russes ont annoncé vendredi des évacuations partielles dans 18 localités occupées de la région ukrainienne de Zaporijjia (sud). Ces évacuations concernent notamment la ville d’Energodar, où vivent la majorité des employés de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
Mais une évacuation des employés de la centrale nucléaire, dont les six réacteurs sont à l’arrêt, n’est pour l’heure pas prévue. Samedi, le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi s’est inquiété d’une situation «de plus en plus imprévisible et potentiellement dangereuse» autour de la centrale.