Vélos d’appartementUn nouveau patron et 2800 postes supprimés chez Peloton
Confronté à une demande en chute libre et un affaissement boursier, le spécialiste américain des vélos d’appartement change de directeur exécutif et supprime des milliers de postes.
Grand chamboulement chez Peloton: dirigeant de l’entreprise depuis sa création, John Foley (51 ans) sera remplacé dès mercredi par Barry McCarthy, ancien directeur financier de Spotify et de Netflix, qui rejoint le conseil d’administration, dont John Foley sera président. Parmi les grands bénéficiaires des confinements au début de la pandémie, le groupe new-yorkais marque nettement le pas depuis plusieurs mois, confronté à un net ralentissement de la demande depuis la levée des restrictions sanitaires.
20% des postes biffés
Pour réduire ses coûts, Peloton va supprimer 2800 emplois dans le monde, soit environ 20% des postes administratifs. Les entraîneurs qui dispensent des cours en ligne aux utilisateurs ne seront pas concernés par ces coupes. L’entreprise va aussi mettre en pause la construction d’une nouvelle usine de fabrication dans l’Ohio, annoncée en mai, un projet chiffré à l’époque à environ 400 millions de dollars.
Prévisions à la baisse
Au total, Peloton cherche à économiser 800 millions de dollars par an et à réduire d’environ 150 millions de dollars ses dépenses d’investissement en 2022. Peloton ne prévoit plus qu’un chiffre d’affaires 2022 compris entre 3,7 milliards et 3,8 milliards de dollars, contre 4,4 milliards à 4,8 milliards auparavant, et un peu moins de 3 millions d’abonnés à ses services de fitness connecté à la fin de l’année, contre 3,35 millions à 3,45 millions espérés précédemment.
Intérêt de grands groupes
Son action a fondu des quatre cinquièmes à Wall Street par rapport au record de clôture de janvier 2021 et plusieurs médias américains ont fait état de l’intérêt du géant du commerce en ligne Amazon. Les noms de Nike et d’Apple ont également circulé.
«Inquiétudes des investisseurs»
Particulièrement remonté, l’investisseur activiste Blackwells Capital avait réclamé le mois dernier la tête de John Foley et la cession immédiate de l’entreprise. Le fait qu’il «se nomme lui-même président exécutif du conseil d’administration et l’embauche d’un nouveau directeur financier ne répondent pas aux inquiétudes des investisseurs de Peloton», a réagi mardi, dans un communiqué, Jason Aintabi, de Blackwells Capital.
Vastes pertes
Pour Neil Saunders, analyste de GlobalData, le changement de dirigeant n’est pas à même de résoudre le «déséquilibre conséquent entre les coûts et les revenus» et une vente du groupe est inéluctable. «Peloton fait face au même problème d’une demande en déclin alors même que son modèle d’entreprise prévoit une croissance exceptionnellement forte», note l’analyste. Ces difficultés financières ont été confirmées par l’annonce, mardi, d’une perte nette de 439,4 millions de dollars, d’octobre à décembre.