Porrentruy (JU)Le chasseur a bien pris un cheval pour un sanglier
Un cheval est dix fois plus lourd qu’un sanglier et pourtant, le chasseur n’avait rien bu. «Le gars n’est pas bien, il est conscient d’avoir commis une erreur», déclare un agriculteur.


Le cheval se trouvait entre un champ de maïs et la lisière d’une forêt.
Lematin.ch/Vincent DonzéUn chasseur qui prend un cheval pour un sanglier, c’est la méprise qui s’est bel et bien produite samedi soir dans la nuit noire à Porrentruy, entre un champ de maïs et la lisière d’une forêt. «Les chasseurs sont nos alliés et celui qui a tiré est au plus mal», rapporte un paysan jurassien.
Prendre un cheval pour un sanglier, c’est une méprise difficile à admettre pour le propriétaire du Franches-Montagnes: «Un cheval de 400 kilos est dix fois plus lourd qu’un sanglier et sa hauteur le dépasse de 1,20 mètre», dit-il, sans commenter l’enquête menée par l’Office de l’environnement et la police municipale.

Le propriétaire a du mal à comprendre la méprise commise samedi soir.
Lematin.ch/Vincent DonzéSamedi soir vers 23 heures, deux chevaux se trouvaient dans un pâturage d’estivage, à quatre kilomètres de leur ferme, sur les hauteurs de Porrentruy. La veille, quand le chasseur est passé par là, les chevaux ne se trouvaient pas là. Dans la nuit noire, le chasseur a tiré sans distinguer sa cible.
Conscient d’avoir fait une bêtise, le chasseur a raconté spontanément sa bévue à un agriculteur du coin qui ne lui jette pas la pierre: «Le gars n’est pas bien, il est vraiment mal, conscient d’avoir commis une erreur d’appréciation qui le poursuivra encore longtemps, Il s’agit d’une erreur d’ombre dans une nuit sans lune, et elle est humaine». La police a procédé un alcootest qui, selon le chasseur, s’est révélé négatif. Idem pour la drogue.
«Les sangliers sont tous les jours dans nos champs de maïs, à dix mètres de la maison, et rares sont les chasseurs qui nous prêtent main-forte: ils en ont assez au réfrigérateur», dit un paysan qui a perdu jusqu’ici un hectare de culture. «Ce n’est pas une balle perdue qui l’a tué: le chasseur a identifié notre cheval comme étant un sanglier», précise le propriétaire.

Dans la pénombre, deux chevaux des Franches-Montagnes sont passés inaperçus.
Fédération suisse du Franches-MontagnesLe cheval abattu était un Franches-Montagnes d’un an et demi. «Il est mort sur le coup et n’a pas souffert», indique son propriétaire. Le second cheval n’a pas été laissé seul: il a été ramené à la ferme, où une calèche est là, qu’il faudra bien atteler.
La responsable de la surveillance environnementale Roxane Didier a précisé à la radio «RFJ» qu’il s’agissait d’une faute et pas un accident, dans un secteur riche en sangliers. «Le chasseur était au bon endroit, mais il n’a pas fait la bonne manœuvre», résume le propriétaire des deux chevaux placés près d’une loge, dans une région où les champs de maïs sont clôturés sans grand succès.
«Il a fait une connerie. Ça ne doit pas arriver, mais ça peut arriver», assène un agriculteur. Avant cette supplique: «Ce pauvre chasseur est notre allié. Il s’en veut, mais il faut qu’il revienne!»