Hockey sur glaceJan Cadieux et le coup de la barbe magique
Depuis que son entraîneur ne se rase plus, GE Servette plane et a franchi l’obstacle luganais. «Je déteste ça», rigole l’intéressé, qui devrait poursuivre l’expérience.
- par
- Simon Meier, Lugano
Le rugissement qu’il a poussé sur le chemin des vestiaires exprimait beaucoup de choses. De la joie, bien sûr. Mais aussi de la rage, doublée d’une forme de soulagement sans doute. Jan Cadieux était libéré d’un poids, dimanche soir aux alentours de 22h30. Son Ge/Servette, vainqueur de l’acte VI à Lugano (2-5), venait de se qualifier (4-2 dans la série) pour les demi-finales des play-off.
«Après 40 très bonnes minutes, on en a connu 20 un petit peu plus compliquées, admettait volontiers le technicien genevois, dont l’équipe, victorieuse de la saison régulière, n’avait pas trop droit à l’erreur. Mais on a fait le travail avec caractère, beaucoup de joueurs ont consenti beaucoup de sacrifices et je suis très fier de ce groupe.»
«Je l’ai fait»
À y regarder d’un peu plus près, Jan Cadieux a lui aussi donné de sa personne dans ce quart de finale, allant même jusqu’à modifier son apparence physique: pour la première fois cette saison, l’entraîneur des Aigles arborait une barbe naissante. «Ce sont mes assistants, enfin je ne sais plus lequel, qui m’ont dit de la laisser pousser après le match IV, explique en rigolant le coach, dont le visage est de coutume parfaitement glabre. Je déteste ça, mais je l’ai fait.»
Le tournant de la série? Les superstitieux noteront que la digue luganaise n’a vraiment cédé qu’à partir de l’acte V de vendredi aux Vernets. «On verra bien si ça vient de là», sourit Jan Cadieux, qui semble privilégier d’autres pistes afin d’expliquer l’accélération placée par son équipe face aux Tessinois.
«Super challenge»
«On a gagné en maturité, les joueurs se parlaient sur le banc et ont su rester calmes, même au troisième tiers, reprend l’entraîneur, qui mesure le chemin parcouru. Il y a 371 jours, on était ici, dans un état d’esprit complètement différent (ndlr: après une élimination en préplay-off). Depuis, ce groupe a grandi ensemble. On avait peut-être besoin de cette adversité pour avancer et le destin a voulu que nous revenions ici.»
Avancer sur le fil du destin: voilà précisément la suite du programme qui se présente à GE Servette. Les Grenat affronteront Zoug en demi-finale, dès vendredi aux Vernets pour l’acte I. «C’est un super challenge, un très bon adversaire. Ça va être fun de jouer le double champion en titre», salive Jan Cadieux. Condamné à ne plus se raser?