Guerre en Ukraine: Le Conseil fédéral prêt à augmenter le budget de l’armée

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Guerre en UkraineLe Conseil fédéral prêt à augmenter le budget de l’armée

Le gouvernement soutient deux motions de commission qui veulent que les dépenses de l’armée représentent progressivement au moins 1% du PIB, soit 7 milliards.

L’armée doit pouvoir disposer de plus de moyens, selon ses commissions


L’armée doit pouvoir disposer de plus de moyens, selon ses commissions

Urs Jaudas

L’armée suisse doit pouvoir augmenter progressivement ses dépenses à partir de 2023 pour atteindre au minimum 1% du PIB au plus tard en 2030, soit un budget militaire d’environ sept milliards de francs. C’est le souhait de deux commissions de politique de sécurité des Chambres fédérales que vient de soutenir le Conseil fédéral. Pour rappel, le 6 mars dernier, la conseillère fédérale Viola Amherd, en charge de la Défense, s’était déjà dite favorable à une augmentation du budget de l’armée sur le long terme.

«La guerre en Ukraine a montré que, en Europe, des guerres sont encore menées avec des armes d’infanterie, des chars, de l’artillerie, des avions de combat, etc.», souligne-t-elle. Or les dépenses militaires ont été constamment réduites depuis les années 1990. «À la suite de mesures d’économie ayant fortement réduit son budget, l’armée a dû différer des acquisitions, si bien qu’il existe à présent des lacunes en matière de capacités.» À noter que les minorités de gauche des commissions ont refusé les motions.

Non à une hausse immédiate

Le Conseil fédéral a en revanche refusé une motion du groupe UDC qui demandait d’augmenter tout de suite le budget de l’armée à 7 milliards de francs «afin de garantir le plus vite possible l’équipement complet des militaires, de remédier aux problèmes financiers concernant la réalisation de projets informatiques et l’équipement complet de la troupe et d’améliorer la capacité de défense des F/A-18». L’UDC souhaitait aussi augmenter de 20’000 soldats l’effectif réglementaire de l’armée qui est actuellement de 100’000 militaires.

Berne a justifié son refus en soulignant que l’augmentation des dépenses de l’armée doit se faire progressivement, «car sinon, cela ne serait pas supportable dans le cadre du budget fédéral». En outre, le gouvernement préfère assurer d’abord durablement l’alimentation en personnel de l’effectif réglementaire actuel, notamment en réduisant le nombre élevé de départs prématurés de l’armée.

Le Conseil national débattra de la motion de sa commission lors de la session spéciale de mai.

(cht)

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