Le Livre sur les Quais retrouve son rythme de croisière

Sur les quais de Morges, du 1er au 3 septembre, le foisonnement littéraire est garanti. Pour sa dernière édition à la tête du festival, Fanny Meyer a démontré une fois de plus combien Le Livre sur les Quais est devenu un incontournable de la vie culturelle de ce pays.

«Et c’est Marie-Hélène Lafon, présidente d’honneur, qui va donner le ton de la manifestation, souligne la directrice. Professeure de lettres classiques à Paris, son roman, Histoire du fils, a reçu le prix Renaudot 2020. Elle débarque sur les bords du Léman avec Les Sources, une fiction bien installée dans son terroir, le Cantal où la fiction s’est inspirée de son propre vécu.»

Le Livre sur les Quais a toujours été fan du grand écart. Nicolas Shakespeare, un romancier britannique, dissèque la vie de Ian Flemming à l’occasion des 70 ans de Casino Royale et de son espion fétiche, James Bond. Alors que Ségolène Royal semble ordonner «Refusez de la Cruauté du Monde!» son dernier livre, au cours d’une croisière sur un bateau de la CGN. Mais un âpre débat, toujours à bord d’un bateau de la CGN, opposera l’irrévérencieux Metin Arditi, un Romand d’origine turque, et son Bâtard de Nazareth au Lausannois Daniel Marguerat, professeur de théologie protestante qui défendra Paul de Tarse, l’enfant terrible du christianisme.

Parmi les habituées, signalons la présence d’Amélie Nothomb, c’est son 5e festival. Elle dévoile Psychopompe, une fenêtre ouverte sur son intimité. «Cela prouve, ajoute la directrice, combien nos hôtes apprécient Le Livre sur les Quais». De son côté, Christine Ockrent, l’une des premières femmes à présenter le TJ, dissèque la méthode Xi Jiping dans «L’empereur et les milliardaires rouges». Mais Le Livre sur les Quais, c’est aussi un éclairage sur un pays hôte d’honneur. Cette année, la distinction est attribuée à la Roumanie et sa pléiade d’écrivains traduits en français qui témoignent de la vivacité de la culture locale depuis la chute de Ceausescu.

Si la météo le permet, Le Livre sur les Quais va accueillir quelque 30’000 visiteurs. Des performances inédites et publiques donneront un air de fête aux bords du Léman. Avec 150 événements et quelque 180 intervenants, la manifestation morgienne s’est définitivement installée dans la cour des grands.

«La Loterie Romande nous accorde depuis toujours un soutien sans faille, dit encore Fanny Meyer. Elle est un acteur indispensable de la vie culturelle romande. Pour nous, c’est un mécène, pas un sponsor.»