FootballMauro Lustrinelli: «Dans cette équipe, on sait ce qu’on veut»
Le sélectionneur de la Suisse M21 sait ce qu’il veut faire tactiquement. Même face aux Pays-Bas, vendredi à Lausanne, il voudra voir ses joueurs aller de l’avant.
- par
- Robin Carrel
L’équipe de Suisse espoir a une montagne à gravir, si elle veut se qualifier directement pour l’Euro 2023 des moins de 21 ans. Pour ce faire, elle doit d’abord franchir l’Everest néerlandais, qu’elle affronte vendredi soir à la Tuilière (19h00). Pas de quoi faire peur au sélectionneur Mauro Lustrinelli. Un coach qui joue avec les langues, comme avec les tactiques et les bons mots.
Mauro, vous avez sélectionné de nombreux joueurs de clubs de Super League pas forcément huppés. Ça permet de concerner tout le monde?
En fait, notre Nati espoir est surtout l’équipe de Suisse de Super League. Même s'il y a quelques éléments qui viennent de l’étranger. Grâce à cette équipe, on a la possibilité de donner à ces joueurs une expérience internationale. La Suisse, ce n’est pas simplement les contingents d’YB et de Bâle! Mais cette semaine, contre la Bulgarie mardi prochain et les Pays-Bas ce vendredi, ce sont de beaux rendez-vous pour prendre de l’expérience pour nos jeunes. On sait qu’en Suisse, ça travaille bien et que chez nous, la formation est de haut niveau. Ça bosse bien et on veut le montrer.
Mais il y a du lourd en face, ce vendredi, à la Tuilière…
Les Pays-Bas, c’est un des endroits d’où viennent les meilleurs joueurs. Leur sélection M21 n’a pas beaucoup changé depuis la dernière campagne et ils avaient disputé les demi-finales du dernier Euro espoirs, après avoir battu la France en quart. Ça veut dire quelque chose… Ils ont d’incroyables jeunes joueurs et ils en ont beaucoup! Les Hollandais sont bons techniquement, mais ils sont aussi très forts physiquement. En prime, tactiquement, ils sont là aussi. Bref, ils ont tout. Ils aiment jouer au ballon et sont capables d’aller vite vers l’avant. Autant dire que dans tous les domaines ils sont costauds. Il n’y a qu’à voir le nombre de leurs joueurs qui s’engagent avec les grosses écuries européennes. Et au pays, ils sont cinq ou six à jouer la Ligue des champions en tant que titulaires!
Vous êtes un coach qui aime le jeu. Allez-vous vous adapter à un opposant aussi fort et joueur?
Honnêtement, moi je m’attends à une partie 50/50, même peut-être au niveau de la possession de balle. Nous aussi, on veut jouer au foot, verticalement, comme eux. A mon avis, ça va être une partie très, très ouverte. On ne sait pas, ce genre de rencontre, ce n’est pas un joueur contre un autre joueur! Le plus important, c’est d’entrer sur la pelouse en tant qu’équipe. On sait qu’on n’y sera pas parfait. Mais les Hollandais non plus. Ce que je voudrais voir, c’est de la volonté et une bonne mentalité pendant 90 minutes. On a aussi une bonne équipe! Et il n’y a que d’une façon collective qu’on pourra régater au niveau international. On le sait.
C’est quoi, votre idée de cette sélection M21?
On veut toujours montrer nos principes de jeu sur le pré. Dans tous les cas, jouer doit être notre mentalité. Il y a la Bulgarie derrière et on n’a pas dix matches pour se qualifier. Et puis à ce niveau, on n’a pas toujours plein d’informations sur les autres sélections. C’est pour ça, aussi, qu’on veut toujours se focaliser sur notre jeu et faire plaisir aux gens qui viennent nous voir.
Les Pays-Bas, après Gibraltar (ndlr: victoires 4-0 et 0-4)… C’est un autre monde?
Il faut «switcher» un peu, c’est vrai. Mais c’est ça qui est bien avec le bon esprit de cette «Nati». La dernière campagne, déjà, avait été bien. Dans cette équipe il n’y a pas que des Romands et des Alémaniques, il y a plein de cultures et de langues. Car les joueurs de cette équipe viennent aussi d’autres pays. Mais ça ne nous a pas empêchés de créer un vrai esprit de groupe. On a réussi à développer que chacun d’entre nous ait son rôle à lui. C’est très important pour moi que tout le monde puisse apporter ses qualités footballistiques à cette sélection, mais aussi ses qualités humaines. Le Röstigraben chez nous, il n’y en a pas vraiment. Après, c’est clair que pour les repas ou comme ça, les Romands sont avec les Romands, c’est vrai. Mais sur le terrain, tout le monde parle la même langue. Dans cette équipe, on sait ce qu’on veut. C’est ça, la chose la plus importante.