Européens multisports: Mujinga Kambundji: «C’est incroyable! Je suis tellement contente»

Publié

Européens multisportsMujinga Kambundji: «C’est incroyable! Je suis tellement contente»

Championne d’Europe du 200 m vendredi soir à Munich, la Bernoise disait ne pas totalement réaliser la portée de son exploit. Elle ajoutait, après sa course victorieuse, avoir encore une marge de progression.

Chris Geiger - Munich
par
Chris Geiger - Munich
Mujinga Kambundji était ivre de bonheur après son titre décroché sur le 200 m.

Mujinga Kambundji était ivre de bonheur après son titre décroché sur le 200 m.

Getty Images

Mujinga Kambundji tient enfin sa médaille d’or! Septante-deux heures après s’être fait souffler le titre sur le 100 m pour cinq millièmes par Gina Lückenkemper, la Suissesse est devenue championne d’Europe sur le 200 m vendredi soir au Stade olympique de Munich. Une belle revanche pour la Bernoise. Une juste récompense surtout pour cette athlète d’exception, qui ne pouvait masquer son bonheur à l’heure de l’interview.

«C’est incroyable, s’exclame-t-elle, le sourire jusqu’aux oreilles. Je suis tellement contente d’avoir pu gagner cette course et d’avoir pu remporter cette médaille. Je le suis encore plus car j’ai pu partager ces émotions avec toute ma famille, qui était présente au stade. Mais je crois que je vais vraiment réaliser ce que j’ai accompli lors de la cérémonie des médailles.»

Si la sprinteuse de 30 ans va pouvoir monter sur la plus haute marche du podium ce samedi, c’est d’abord parce qu’elle est parvenue à rapidement tourner la page de sa désillusion vécue sur la discipline reine.

«J’ai pu faire la paix avec ma médaille d’argent du 100 m.»

Mujinga Kambundji, championne d’Europe du 200 m

«Je dois avouer que j’étais un peu déçue mardi soir après ma médaille d’argent sur le 100 m, reconnaît la sœur aînée de Ditaji. Mais j’ai finalement pu faire la paix avec ma médaille mercredi lorsque je l’ai reçue à la cérémonie protocolaire. J’ai fini par être contente car ça reste de l’argent sur un grand rendez-vous. Et ça m’a permis de passer à autre chose, de me concentrer pleinement sur le 200 m.»

Prête mentalement, Mujinga Kambundji devait ensuite aussi l’être physiquement sur la piste bavaroise si elle entendait prendre le meilleur sur Dina Asher-Smith, la meilleure spécialiste européenne de la discipline. Force est de constater que la Bernoise n’a fait qu’une bouchée de la Britannique, qui souffrait il est vrai de ses menstruations, puisqu’elle a franchi la ligne d’arrivée avec une marge conséquente de 11 centièmes sur sa grande rivale.

«J’ai réalisé un bon départ, analyse l’Helvète. J’ai d’ailleurs rapidement rattrapé Lieke (ndlr: Klaver) qui était dans le couloir juste devant moi. J’ai réussi à être bien relax tout au long du virage. Puis j’ai senti en sortie de virage que j’avais dépassé Dina. J’ai dû me battre jusqu’à la fin pour bien terminer ma course, sans me crisper. J’ai senti au moment de franchir la ligne d’arrivée que j’étais devant, mais je n’étais pas sûre à 100%. Je voulais d’abord voir la confirmation sur l’écran avant de me lâcher.»

Le (mauvais) souvenir du 100 m avait-il refait surface dans la tête de la Suissesse? Une chose est sûre, cette dernière a impressionné et dégagé un sentiment de maîtrise et de sérénité durant l’intégralité du demi-tour de piste vendredi. Elle l’explique par un «bon équilibre» au niveau des émotions.

«J’étais nerveuse, mais je n’étais pas tendue, confie-t-elle. J’avais une tension positive en moi. L’ambiance était une nouvelle fois incroyable. C’est dans ces moment-là, quand tout le stade commence à vibrer, qu’on repense à tous ces entraînements réalisés tout au long de l’année, parfois sous la pluie ou dans le froid, aux dures sessions  physiques. Et qu’on sait aussi pourquoi on les fait. Pour moi, c’est vraiment une chance incroyable de pouvoir me battre pour des médailles, dans des finales internationales, dans de telles atmosphères.»

«Je pense que je peux encore faire mieux.»

Mujinga Kambundji, championne d’Europe du 200 m

Selon elle, les bonnes ondes dégagées par l’extraordinaire public allemand l’ont aidée à signer cet authentique exploit et à écrire une nouvelle page de sa légende. À force d’enchaîner les performances stratosphériques, Mujinga Kambundji est-elle consciente qu’elle a d’ores et déjà sa place au «Hall of Fame» du sport suisse? 

«Je crois que je réalise seulement à moitié ce que je réalise, sourit-elle. Car pendant la saison, on est vraiment focalisé sur nos performances et on veut améliorer le moindre détail. Mais je suis évidemment très fière de ce que j’ai réussi dans ma carrière. Je pense toutefois que je peux encore faire mieux, qu’il y a encore plus de médailles à aller chercher ces prochaines années. À la fin de chaque Championnat, de chaque saison, je vois toujours des axes de progression et c’est vraiment plaisant. Et ce qui fait ma fierté, c’est de réussir à trouver des solutions par rapport à ça, à avancer et à m’améliorer.» 

Un processus qui a permis à la Bernoise de vivre son «or» de gloire à Munich!

Ton opinion