Nouvel An – Le tour du monde d'un Nouvel An sous cloche

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2022Le monde fête un deuxième Nouvel An sous l’ombre du Covid

Festivités annulées ou sévèrement encadrées, musique interdite, réveillons limités à la «bulle» familiale: le monde s’apprête à entamer en 2022 une troisième année de pandémie, alors que les contaminations explosent mais que de timides signes d’espoir apparaissent.

A Sydney, la foule était inhabituellement peu abondante sur le port pour assister au traditionnel feu d’artifice.

A Sydney, la foule était inhabituellement peu abondante sur le port pour assister au traditionnel feu d’artifice.

REUTERS

Ces douze derniers mois ont vu l’arrivée d’un nouveau président américain au pouvoir, d’un nouvel album d’Adele, les premiers Jeux olympiques sans spectateurs, et des rêves de démocratie s’évanouir de l’Afghanistan à la Birmanie en passant par Hong Kong.

Mais c’est la pandémie qui a de nouveau régi le quotidien de la majeure partie de l’humanité. Au 31 décembre 2021, plus de 5,4 millions de personnes avaient succombé au Covid-19, exactement deux ans après que la découverte du virus, en Chine.

D’innombrables autres personnes ont été infectées, soumises à des confinements, à des couvre-feux et à une panoplie de tests.

Omicron, vaccin et réticence

L’émergence du variant Omicron à la fin de l’année 2021 a fait dépasser le million de cas quotidiens de coronavirus pour la première fois, selon un décompte de l’AFP.

La Grande-Bretagne, les États-Unis et même l’Australie, qui était longtemps restée à l’abri de la pandémie, battent des records de nouveaux cas chaque jour.

La distribution de vaccins à environ 60% de la population mondiale laisse pourtant entrevoir une lueur d’espoir, bien que certains pays pauvres n’y aient toujours qu’un accès limité et qu’une frange de la population y reste réticente.

«Se concentrer sur le positif»

Les îles Kiribati, dans le Pacifique, ont été les premières à célébrer la nouvelle année à partir de 10h00 GMT. Mais de Séoul à San Francisco, les célébrations du Nouvel An ont de nouveau été annulées ou réduites. À Sydney, ville qui se vante habituellement d’être la «capitale mondiale du Nouvel An», la foule était inhabituellement peu abondante sur le port pour assister au traditionnel feu d’artifice.

Seuls des dizaines de milliers de spectateurs étaient là, alors que l’événement rassemble habituellement plus d’un million de personnes.

«J’essaie juste de me concentrer sur les choses positives survenues cette année plutôt que sur les négatives», disait Melinda Howard, étudiante en médecine de 22 ans qui attendait devant l’Opéra le début du spectacle.

Les célébrations à Rio de Janeiro, qui rassemblent habituellement trois millions de personnes sur la plage de Copacabana, sont également maintenues.

«Célébrer la vie»

Comme à Times Square à New York, les événements officiels seront réduits, mais de grandes foules sont tout de même attendues.

«Il y aura beaucoup de monde à Copacabana. C’est inévitable! Mais ce n’est pas le moment pour les grands rassemblements»

Avocate brésilienne de 27 ans

«Les gens n’ont qu’une envie, sortir de chez eux, célébrer la vie après une pandémie qui a obligé tout le monde à s’enfermer», a déclaré Francisco Rodrigues, 45 ans, serveur à Copacabana.

Certains Brésiliens sont plus dubitatifs, dans un pays où la pandémie a tué près de 619’000 personnes, le pire bilan au monde après celui des États-Unis. «Il y aura beaucoup de monde à Copacabana», assure Roberta Assis, une avocate de 27 ans, «c’est inévitable».

Si elle prévoit de se rendre chez une amie avec un petit groupe, ce n’est tout de même «pas le moment pour les grands rassemblements.»

Le gouvernement tunisien a de son côté annoncé au dernier moment l’annulation des festivités à Tunis «au vu du développement de la situation épidémique».

Aux Émirats arabes unis, Dubaï prévoit malgré tout un spectacle pyrotechnique à Burj Khalifa, la plus haute tour du monde avec ses 828 mètres, et l’émirat de Ras Al-Khaimah va de nouveau tenter de battre le record mondial du plus grand feu d’artifice.

En Afrique du Sud, premier pays à avoir signalé le nouveau variant fin novembre, le couvre-feu nocturne en vigueur depuis 21 mois et qui s’était réduit aux heures comprises entre minuit et 4 heures du matin a été levé à la veille des célébrations pour le Nouvel An. Le port du masque reste toutefois obligatoire dans l’espace public et les rassemblements restent limités (1000 personnes à l’extérieur, 2000 à l’intérieur).

«Tsunami de cas»

Durant l’année écoulée, nombre de pays, en particulier occidentaux, ont hésité à rétablir les mesures drastiques de 2020, afin d’éviter une nouvelle récession économique. Mais 2021 a tout de même vu, en Europe et au-delà, une augmentation des manifestations contre les restrictions, tandis qu’une minorité hésitait encore à se faire vacciner, soulevant des craintes quant à savoir comment la pandémie pourra prendre fin sans progression des taux de vaccination.

Les experts espèrent que l’année 2022 marquera une nouvelle phase, moins meurtrière, de la pandémie. Mais l’Organisation mondiale de la santé prévoit de prochains mois éprouvants.

«Je suis très préoccupé par le fait qu’Omicron, plus transmissible, circulant en même temps que Delta, entraîne un tsunami de cas»

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS

«Cela exerce et continuera d’exercer une pression immense sur des soignants épuisés, et des systèmes de santé au bord de l’effondrement».

(AFP)

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