Voitures électriques: Elon Musk présente son Cybertruck en fanfare

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Voitures électriquesElon Musk présente son Cybertruck en fanfare

«L’objet le plus exceptionnel sur la route»: le patron de Tesla a présenté jeudi le nouveau pick-up électrique de la marque. Mais le constructeur arrive sur un marché déjà occupé.

Cette automobile tout en angles se veut un croisement entre un modèle du film «Blade Runner» (1982) et la «Wet Nellie», véhicule amphibie inspiré de la Lotus Esprit, vue dans «L’espion qui m’aimait» (1977).

Cette automobile tout en angles se veut un croisement entre un modèle du film «Blade Runner» (1982) et la «Wet Nellie», véhicule amphibie inspiré de la Lotus Esprit, vue dans «L’espion qui m’aimait» (1977).

AFP

Elon Musk a présenté jeudi, en grande pompe, le nouveau pick-up électrique de Tesla, «l’objet le plus exceptionnel sur la route», selon l’entrepreneur, qui doit positionner le constructeur sur un marché déjà investi par son rival Ford.

Musique forte, foule en délire, le milliardaire est arrivé en rock star, blouson de cuir sur les épaules, au volant de son Cybertruck, pour cet événement organisé au siège de Tesla, à Austin (Texas). «Je pense que c’est notre meilleur produit», a lancé Elon Musk, «l’objet le plus exceptionnel sur la route. Le futur va enfin ressembler au futur.»

Cette automobile tout en angles se veut un croisement entre un modèle du film «Blade Runner» (1982) et la «Wet Nellie», véhicule amphibie inspiré de la Lotus Esprit, vue dans «L’espion qui m’aimait» (1977), selon Elon Musk.

«C’est mieux qu’un pick-up et mieux qu’une voiture de sport, réunis en un», a décrit le patron du constructeur, qui n’a pas lésiné pour vanter les performances du véhicule. Tirs à la mitraillette sur les portes sans occasionner de trou, traction d’un engin de chantier ou d’un réacteur de fusée, course avec une Porsche 911 (gagnée), Elon Musk a donné dans le grand spectacle pour la promotion de sa nouvelle créature.

Souvent considéré comme pionnier, le constructeur arrive sur un marché des pick-up électriques déjà occupé, notamment par son rival Rivian, mais aussi General Motors ou Ford. Ce dernier a ainsi lancé, il y a plus de 18 mois, le F-150 Lightning, version électrique de son modèle le plus vendu aux États-Unis.

Très prisés de la clientèle américaine, les pick-up sont des voitures sur lesquelles les constructeurs réalisent les marges parmi les plus importantes.

Le modèle de base du Cybertruck est vendu 60’990 dollars (53’314 francs), soit sensiblement plus que le F-150 Lightning, disponible à 50’000 dollars. Cette version la moins onéreuse ne sera disponible qu’en 2025, selon le site du constructeur. Tesla propose d’ores et déjà deux autres déclinaisons, l’une à 79’990 dollars, l’autre 99’990 dollars. Cette dernière peut atteindre 210 km/h, affiche une autonomie de 515 km et dispose d’une capacité de traction de 5 tonnes.

«Jour historique»

Lors de la présentation, jeudi, des clients, présents sur place, ont pris livraison de leur Cybertruck sous l’ovation du public présent. Pour Garrett Nelson de CFRA, ce lancement présente «un risque bien plus élevé» que pour les autres voitures du constructeur texan, même s’il reconnaît qu’Elon Musk «a réussi à calmer les attentes» après avoir annoncé son nouveau-né en fanfare.

L’entrepreneur a notamment estimé que les ventes du Cybertruck pourraient être sensiblement plus faibles que celles des autres modèles de la gamme, du fait de son allure atypique, même si le carnet de commandes a déjà dépassé le million. Elon Musk prévoit d’atteindre une production de 250’000 exemplaires en 2025.

«Nous avons creusé notre tombe avec le Cybertruck», a plaisanté le milliardaire, le mois dernier. «Le Cybertruck est un produit spécial, de ceux qu’on ne voit que rarement et qui sont très difficiles à lancer sur le marché, à vendre en quantité, à faire prospérer», a décrit le quinquagénaire.

La carrosserie du véhicule est composée de plaques d’acier inoxydable, utilisé pour assurer sa solidité. «Cela a l’air cool, mais c’est extrêmement difficile à construire», selon Art Wheaton, expert dans l’industrie des transports à l’Université Cornell.

L’universitaire doute que ce Cybertruck génère jamais des ventes considérables, à cause de son design «clivant». Mais il y voit la promesse d’un produit de niche, suffisamment différencié pour valoriser l’image de la marque Tesla, citant, en exemple, la Corvette de Chevrolet. «C’est un moyen d’attirer l’attention», dit-il, pour ses propriétaires mais aussi pour le constructeur texan.

Et de la détourner, même temporairement, des polémiques associées à sa plateforme X (ex-Twitter). Mercredi, Elon Musk a présenté ses excuses pour un message relatant une théorie complotiste antisémite. Mais il a aussi fait beaucoup de bruit en conseillant aux annonceurs qui boycottaient le réseau social d’«aller se faire foutre».

«Le (lancement du) Cybertruck est un jour historique et nous ne voyons pas l’interview de Musk (mercredi) avoir un impact sur son succès», a estimé Dan Ives, analyste de Wedbush Securities.

(AFP)

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