États-UnisAntisémitisme sur des campus: la présidente de UPenn démissionne
Elizabeth Magill, présidente de l’Université de Pennsylvanie depuis l’été 2022, a démissionné après une audition critiquée devant le Congrès à Washington concernant l’antisémitisme sur les campus aux États-Unis.
La présidente de la prestigieuse université privée américaine UPenn, à Philadelphie, et le chef de son conseil d’administration ont annoncé samedi soir leur démission après une audition critiquée devant le Congrès à Washington concernant l’antisémitisme sur les campus aux États-Unis.
«Ce fut un honneur de servir cette remarquable institution», a écrit Elizabeth Magill, présidente de l’Université de Pennsylvanie depuis l’été 2022, dans un bref message de «démission» rendu public par le président du conseil d’administration de l’établissement, Scott Bok.
«L’ancienne présidente Liz Magill a fait un faux pas malheureux la semaine dernière – comme ses deux paires présidentes d’universités (Claudine Gay de Harvard et Sally Kornbluth du Massachusetts Institute of Technology – MIT) après cinq heures d’audition agressive devant une commission du Congrès», a expliqué Scott Bok dans un communiqué. «Après cela, il était évident que sa position n’était plus tenable et elle et moi avons décidé qu’il était temps pour elle de partir», a-t-il écrit en annonçant aussi sa propre démission «avec effet immédiat».
Une enquête parlementaire ouverte
Le Congrès a ouvert une enquête parlementaire jeudi sur ce qu’il a qualifié d’«antisémitisme endémique» sur les campus américains. Depuis mardi, les trois présidentes d’universités sont sommées de démissionner, notamment par des dizaines de parlementaires, après leur audition – jugée «absolument honteuse» par le gouverneur démocrate de Pennsylvanie – devant une commission du Congrès au sujet de la hausse de l’antisémitisme sur les campus depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.
Les trois femmes ont répondu mardi aux questions de la parlementaire républicaine Elise Stefanik qui assimilaient les appels d’étudiants à l’«intifada» à une exhortation à «un génocide contre les juifs en Israël et dans le monde». Lorsque l’élue a demandé si «appeler au génocide des juifs violait le règlement sur le harcèlement à Harvard, oui ou non?» Claudine Gay a répondu: «cela peut, en fonction du contexte», avant d’ajouter: «si c’est dirigé contre une personne».
Vendredi, la patronne de Harvard s’est dite «désolée» que ses «mots (aient) amplifié la détresse et la douleur» et Elizabeth Magill a diffusé un message vidéo de regrets après qu’un donateur a menacé de retirer 100 millions de dollars de fonds à UPenn. Depuis les attaques sanglantes du Hamas contre Israël le 7 octobre, suivies de représailles meurtrières d’Israël, le conflit secoue des universités de la côte Est comme Harvard près de Boston, UPenn à Philadelphie et Columbia à New York.