MotocyclismeLa double vie de Dominique Aegerter
Engagé dans deux catégories mondiales, le Bernois va vivre un week-end très particulier. Parce qu’il n’a pas le don d’ubiquité…
- par
- Jean-Claude Schertenleib
Coupe F.I.M. MotoE, double finale dans le cadre du GP de San Marino & de la Riviera de Rimini, ce week-end sur le circuit de Misano. 4e du classement intermédiaire, Dominique Aegerter accuse 11 points de retard sur le leader du Championnat, l’Italien Alessandro Zaccone, alors qu’il en reste 50 en jeu. Championnat du monde Supersport, GP de Catalogne samedi et dimanche. En tête du classement intermédiaire, Dominique Aegerter compte 62 points d’avance sur son premier poursuivant, le Sud-Africain Steven Odendaal.
Comme il n’a pas le don d’ubiquité – il en a beaucoup d’autres! – le pilote de Rohrbach a dû faire un choix; ou, plutôt, respecter le premier contrat qu’il avait signé, celui qui le lie au team Intact en MotoE: «Les choses étaient claires avec tout le monde dès le début de la saison, je devais donner la priorité à la moto électrique. En Supersport, avec l’avance consolidée il y a deux semaines à Magny-Cours et quoiqu’il arrive samedi et dimanche sur le circuit de Catalunya, je serai toujours en tête du Championnat quand je le retrouverai, le week-end suivant, à Jerez de la Frontera», explique Aegerter. Qui aura bien sûr un œil sur ce qui se passe près de Granollers: «Je dois me concentrer sur mon travail, ici, à Misano, mais il est clair qu’après les essais et après les courses, je serai intéressé de voir comment se sera comporté le pilote qui me remplace – un jeune phénomène danois, Simon Jespersen – et mes principaux adversaires pour le titre.»
Pour l’heure, c’est donc focus MotoE. Avec un programme particulier: une séance d’essais libres tôt vendredi matin, une seconde en fin d’après-midi, la superpole samedi dès 11h45, puis la première course, ce même samedi, à 16h20. Le tout, sous des conditions météorologiques qui devraient être très changeantes tout au long du week-end. Rappel: le 10 septembre 2017, sous la pluie battante qui inondait ce jour-là le circuit de Misano, Aegerter avait battu Thomas Lüthi pour la victoire en Moto2, avant d’être déclassé deux semaines plus tard pour une sombre histoire d’huile non conforme: «Que ce soit sec ou mouillé, pas de soucis, c’est un tracé que j’adore», sourit «Domi».
2022? Trois pistes
Que fera Dominique Aegerter l’an prochain? «Je travaille dans plusieurs directions», confie le Bernois. Combien et lesquelles? Selon nos informations, elles sont au nombre de trois. 1) Obtenir un guidon intéressant en championnat du monde Superbike. 2) Prolonger avec son équipe actuelle en Mondial Supersport. 3) Revenir en Moto2, où une place est encore libre dans le team pour qui il roule actuellement en MotoE, l’équipe Intact GP de Jürgen Lingg que Tom Lüthi connaît bien. «La seule chose que je peux affirmer, reprend Aegerter, c’est que je ne me relancerai pas dans un double programme, comme cette année.»
La phrase du jour: Marc Márquez
«Actuellement, je n’éprouve du plaisir que dans quelques virages. Quand on a aussi mal, on ne peut pas avoir de plaisir»: si Marc Márquez a été époustouflant dimanche dernier en Aragón, il mesure le travail qui lui reste à faire: «Nous ne sommes pas si loin des meilleurs, mais nous sommes loin quand même.»
Morbidelli: un retour, une promotion et un contrat
Il a manqué les cinq derniers GP, après avoir dû subir une opération à un genou: Franco Morbidelli est de retour, désormais sous les couleurs du team officiel Yamaha, aux côtés de Fabio Quartararo. En plus de cette «promotion» du team satellite Petronas à l’équipe d’usine, «Frankie» a aussi assuré son avenir: un contrat de deux ans a été signé cette semaine entre Yamaha et l’Italo-Brésilien.
Les étoiles se sont alignées pour «Dovi»
C’est «le» grand retour du week-end: comme prévu, Andrea Dovizioso, qui s’était offert une année sabbatique, finira la saison sur la seconde Yamaha (modèle 2019) du team Petronas. L’an prochain, dans la même équipe – le nom du nouveau sponsor principal n’est pas encore connu -, il disposera du statut qui était celui de Rossi cette année, soit une M1 «spec factory», le même matériel que les pilotes officiels Fabio Quartararo et Franco Morbidelli: «Quand j’ai décidé de prendre du recul à la fin de la saison dernière, je savais exactement ce que je voulais. Si quelque chose de fou se produisait, j’étais prêt. Et c’est arrivé!» Cette chose folle, ce fut bien sûr le divorce immédiat et définitif du couple Viñales-Yamaha.
Rossi, trente ans après
Il aura droit à deux derniers bals sur son circuit de Misano. Après le GP de San Marino & de la Riviera de Rimini de ce week-end, Valentino Rossi reviendra sur ses terres le 24 octobre, pour un GP d’Emilie Romagne: «C’est ici que j’ai grandi, à quelques kilomètres de Tavullia. Mon plus beau souvenir? C’était il y a trente ans, la première fois que je suis monté sur une vraie moto, sur un vrai circuit, j’avais l’impression d’entrer dans un nouveau monde.»
Gardner et Raúl Fernández en piste mercredi
Deux journées de tests sont programmées mardi et mercredi à Misano, l’occasion pour les différents constructeurs d’essayer quelques nouveautés. Ce sera le cas, notamment, chez Honda. «Je sais qu’il y aura un prototype, mais dont le développement n’est de loin pas figé», explique ainsi Marc Márquez.
Mercredi, les deux premiers du classement intermédiaire du Mondial Moto2, Remy Gardner et Raúl Fernández auront l’occasion de couvrir quelques tours avec des KTM RC16, les machines qu’ils piloteront l’an prochain dans le team Tech 3.