Prise de positionLes villes roulent pour le 30 km/h dans les centres urbains
La Conférence des villes pour la mobilité estime qu’une vitesse réduite entraînerait moins de bruit, plus de sécurité et d’espace ainsi qu’une meilleure coexistence entre les modes de déplacement.
- par
- Christine Talos
La Conférence des villes pour la mobilité (CVM) roule pour le 30 km/h en ville. Elle a publié mardi une prise de position en ce sens. «Le bruit routier, en particulier, entrave le développement urbain, car les prescriptions antibruit bloquent de nombreux projets de construction et de rénovation de logements. Il doit donc être réduit à la source. Le 30 km/h est la solution la plus simple et la moins coûteuse», explique-t-elle.
Outre le bruit, une réduction de la vitesse en ville présente d’autres avantages, selon la CVM. «Un espace public précieux peut être libéré et utilisé autrement, pour les transports publics, la marche, le vélo, la végétalisation et plus généralement pour les espaces publics». Le 30 km/h permettrait aussi une meilleure sécurité en réduisant le nombre et la gravité des accidents, «grâce à une meilleure cohabitation entre les différents modes de déplacement».
Mesures d’accompagnement pour les TP
La CVM, qui regroupe 20 des villes qui ont signé la «Charte pour une mobilité urbaine durable», estime aussi que la fluidité du trafic en serait amélioré. Elle balaie en outre les objections de ceux qui estiment que les transports publics, obligés de rouler plus lentement, perdraient de leur attractivité et seraient du coup moins rentables. «Des mesures d’accompagnement permettant de compenser les éventuelles pertes de temps des TP existent et peuvent être prises. Si le passage à 30 km/h devait entraîner des coûts supplémentaires pour les TP, des solutions sont à rechercher dans le cadre d’un dialogue entre les différents acteurs», écrit-elle.
Pour rappel, l’Union des villes suisses avait réclamé en décembre dernier la généralisation du 30 km/h sur les routes principales des agglomérations, pas seulement la nuit comme à Lausanne, mais toute la journée. But: réduire le bruit des véhicules. L’Union des transports publics s’était elle opposée à cette mesure. Une telle vitesse est acceptable dans de nombreux quartiers, mais pas sur les grands axes, où il n’existe ni priorité aux bus ou aux trams, ni voies spéciales réservées aux transports publics, avait-elle argumenté.