Football fémininLa Suisse reçoit l’Espagne de Jennifer Hermoso
Devenue célèbre bien malgré elle à cause de la polémique du baiser forcé, la joueuse espagnole est de retour en sélection. Elle a inscrit l’unique but du match vendredi en Italie.
- par
- Renaud Tschoumy
Joueuse internationale espagnole, Jennifer Hermoso est devenue célèbre bien malgré elle au travers de l’affaire du baiser forcé, au soir de la victoire en finale de Coupe du monde, le 20 août dernier, qui avait coûté leur place à plusieurs dirigeants du foot espagnol, dont le président Luis Rubiales, qui a été suspendu lundi pour trois ans de «toute activité liée au football au niveau national et international» par la FIFA.
La joueuse offensive de 33 ans n’avait pas été retenue par la nouvelle sélectionneuse espagnole, Montse Tomé, pour les deux premiers matches de l’Espagne en Ligue des nations, en septembre dernier (victoires 3-2 en Suède et 5-0 contre la Suisse).
Au moment de sa non-sélection, la sélectionneuse hispanique avait déclaré que c’était «le meilleure façon de protéger» sa joueuse. Mais cette explication n’a pas convaincu Jenni Hermoso. «Me protéger de quoi, de qui?», s’était insurgée l’ancienne joueuse de Barcelone et du Paris SG, qui porte aujourd’hui le maillot du club mexicain de Pachuca.
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, et Jennifer Hermoso a été rappelée par Montse Tomé. Vendredi, elle a été décisive lors de la victoire de l’Espagne, qui s’est imposée 1-0 à Salerne contre l’Italie. Entrée en jeu à la 68e minute, Hermoso a marqué l’unique but du match à la 89e.
Jennifer Hermoso a donc répondu de la meilleure des manières à sa sélectionneuse et à tous ceux ou celles qui doutaient qu’elle puisse revenir au top-niveau. «Quelle meilleure sensation que de se sentir à nouveau bien et de marquer le but de la victoire, a-t-elle dit devant les caméras espagnoles. Maintenant je ne peux que sourire!»
Sa sélectionneuse lui a emboîté le pas en conférence de presse d’après-match: «Jenni, c’est le sourire de tout le monde. Je suis très contente de notre victoire, et notamment du fait que ce soit elle qui ait marqué.»
Jennifer Hermoso, devenue bien malgré elle un symbole dans la lutte pour l’égalité entre hommes et femmes, avait déjà été acclamée par des dizaines des supportrices lundi passé à Madrid, lors de son retour à l’entraînement. Elle risque de l’être également mardi soir à Zurich, pour le quatrième match de Ligue des nations féminine (coup d’envoi à 19h au Letzigrund).
À quelle sauce l’équipe de Suisse, coachée par l’Allemande Inka Grings, sera-t-elle mangée par Jenni Hermoso et ses coéquipières? Face à l’Espagne, la Nati féminine reste sur deux claques retentissantes: 1-5 en 8e de finale de Coupe du monde le 5 août à Auckland (un but de Hermoso) et 0-5 le 26 septembre dernier à Cordoue.
Depuis le but réussi à Auckland – et encore s’agissait-il d’un autogoal d’une joueuse espagnole à la 11e minute! –, la Suisse n’a plus marqué (soit une disette totale de 349 minutes) et s’est inclinée à trois reprises. On voit mal les Suissesses retrouver le chemin de la victoire mardi soir contre les championnes du monde.