Ces mollusques exotiques qui prolifèrent dans nos lacs

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EnvironnementCes mollusques exotiques qui prolifèrent dans nos lacs

La présence d’espèces invasives a été détectée dans plusieurs lacs fribourgeois. De curieux invités que l’on peut aussi retrouver ailleurs en Suisse.

Comm/J.Z
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La Suisse est bien au fait des espèces envahissantes dans ses eaux, avec la fameuse moule quagga apparue pour la première fois dans le Rhin, en 2014. Plus tôt cette année, l’Institut fédéral des sciences et technologies aquatiques (Eawag) mettait d’ailleurs en garde contre la propagation de ce mollusque, jugé comme agressif, avec de potentielles conséquences sur les écosystèmes.

La présence de cette espèce invasive avec été détectée un peu partout en Suisse, du lac Léman au lac de Constance, en passant par de plus petits bassins comme le lac de l’Hongrin (VD). Et c’est dans cette optique que le canton de Fribourg a mené cet été de nouvelles analyses dans ses plans d’eau.

Tous les grands lacs

Dans un communiqué, le canton indique avoir effectué des prélèvements dans six de ses bassins: le lac de Lessoc, celui de Montsalvens, le lac de la Gruyère, le lac de Pérolles, celui de Schiffenen et finalement le Lac Noir. Mais la moule quagga n’a été détectée dans aucune des eaux étudiées.

En revanche, les analyses ont conduit à la découverte d’autres espèces exotiques. Au premier rang desquelles la moule zébrée, déjà présente dans tous les grands lacs de Suisse depuis les années 1960 mais de plus en plus supplantée par la moule quagga.

Originaire de la mer Noire comme cette dernière, la moule zébrée a été repérée dans les lacs de la Gruyère, de Pérolles, de Schiffenen et dans le Lac Noir. Très similaire à la moule quagga, ce mollusque ne peut pour sa part pas descendre à plus de 40 mètres de profondeur et ne peut coloniser que les fonds solides, s’attaquant aux prises d’eau et aux exutoires.

Expo.02

Les prélèvements fribourgeois ont également permis de déceler une autre invitée surprise: la palourde asiatique, originaire d’Asie du Sud-Est et présente un peu partout dans le monde. Cette dernière a été identifiée en Suisse, à Bâle, dans la fin des années 1990. Elle avait aussi été détectée en 2003 dans les lacs de Neuchâtel, de Morat et de Bienne. Une introduction qui pourrait avoir été faite en 2002 par le Rhin avec les plates-formes de l’Expo.02.

Dans le cas de Fribourg, la palourde asiatique a été découverte dans le lac de Schiffenen. Ce mollusque colonise exclusivement des substrats mous et sablonneux et peut supplanter les moules indigènes.

Reproductions massives

Une dernière espèce exotique a été détectée dans le canton de Fribourg. Il s’agit de l’hydrobie des antipodes, un petit escargot néo-zélandais présent en Europe depuis le XIXe siècle et transporté de par le monde par le trafic maritime. La présence de cette espèce a également été relevée dans le lac de Pérolles et celui de Schiffenen.

L’hydrobie des antipodes s’intègre néanmoins sans mal à la faune indigène puisque ses reproductions, massives, sont limitées dans l’espace et le temps. Aucun impact n’est donc attendu à grande échelle sur la biodiversité, indique le communiqué fribourgeois.

À noter que de telles analyses sont aussi effectuées ailleurs en Suisse romande. Dans le lac de Neuchâtel par exemple, un suivi régulier est fait avec «un examen attentif des mollusques». Selon le service neuchâtelois de la faune des forêts et de la nature, on y retrouve notamment la moule quagga qui y fait «une grosse progression» mais également la moule zébrée, pour sa part «en perte de vitesse».

La palourde asiatique y est elle aussi présente depuis de nombreuses années. Quant aux autres plans d’eau neuchâtelois, ils n’ont à ce stade pas encore fait l’objet d’une étude similaire.

Comment éviter la propagation

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