CanadaPrison à vie pour l’auteur d’une attaque meurtrière au camion-bélier
L’auteur d’une attaque au camion-bélier qui avait fait 11 morts dans le centre-ville de Toronto en 2018 a été condamné lundi à la prison à vie sans possibilité de libération avant 25 ans.
Alek M., 25 ans lors de l’attaque, a été déclaré coupable par un juge canadien il y a un peu plus d’un an, en mars 2021. Le 23 avril 2018, au volant d’une camionnette blanche de location, il avait roulé à toute allure entre les voies de circulation et les trottoirs de la métropole canadienne, visant les passants sur environ deux kilomètres.
Dix personnes avaient été tuées et 16 blessées, avant que le bilan ne s’alourdisse à 11 morts fin octobre 2021 avec le décès d’une femme blessée qui avait passé plus de trois ans à l’hôpital. Il s’agit de la pire attaque jamais survenue à Toronto, agglomération de 6 millions d’habitants.
«Beaucoup de colère»
Cette sentence survient moins de trois semaines après que la Cour suprême du Canada a annulé le cumul des peines pour les meurtriers, une disposition du code criminel datant qui autorisait depuis 2011 la justice à infliger des peines de prison extrêmement longues aux tueurs ayant fait de nombreux morts. La Cour avait alors conclu qu’une peine de prison qui «dépasse largement l’espérance de vie de toute personne humaine est dégradante par son absurdité et, partant, contraire à la dignité humaine».
«Je ne suis vraiment pas satisfait», a réagi lundi à sa sortie du Palais de justice Elwood Delaney, proche d’une des victimes, devant les journalistes. Alek Minassian «était assis là, il n’a montré aucune émotion et a à peine regardé les gens», a déploré celui qui a perdu sa grand-mère dans l’attaque, ajoutant éprouver «beaucoup de colère envers cet homme».
Luwam Ogbaselassie, qui elle a perdu sa tante lors de l’attaque, a parlé d’une «journée incroyablement difficile» et «émouvante». «Je pense que personne ne peut se préparer à ce qu’on a vécu dans cette salle», a-t-elle affirmé devant les caméras, ajoutant que le prononcé de la peine marquait la fin de «quatre longues années».