Hockey sur glaceCinq choses que Pius Suter va découvrir à Vancouver
Le joueur de centre zurichois de 27 ans, qui a déjà joué pour Chicago et Detroit en NHL, s’est entendu pour deux ans avec les Canucks dans l’Ouest canadien.
- par
- Emmanuel Favre
Un 5e Suisse chez les Canucks
Pour autant qu’il ne soit pas échangé, rétrogradé dans les ligues mineures ou soumis au ballottage d’ici à la reprise du championnat de NHL, le centre zurichois Pius Suter (27 ans) sera le cinquième Suisse à enfiler le chandail des Canucks de Vancouver dans un duel officiel.
Les autres? Le défenseur bernois Yannick Weber (165 matches entre 2013 et 2016), l’arrière zougois Luca Sbisa (123 parties entre 2014 et 2017), l’arrière zougois Raphael Diaz (6 joutes en 2014) et l’ailier bernois Sven Bärtschi (227 titularisations entre 2015 et 2019).
L’organisation n’est pas la plus grande consommatrice de joueurs à croix blanche. Le record est détenu par les Devils du New Jersey, qui ont déjà composé avec huit enfants de Guillaume Tell: les gardiens Gilles Senn et Akira Schmid, les arrières Mirco Müller et Jonas Siegenthaler, ainsi que les attaquants Damien Brunner, Christoph Bertschy, Nico Hischier et Timo Meier.
Comme les Canucks, trois équipes (Montréal, Calgary et Nashville) ont déjà composé avec cinq Suisses
A Vancouver, aucun de ces professionnels n’a été repêché par l’organisation basée en Colombie-Britannique. Les Canucks n’ont d’ailleurs par de réelle tradition de lorgner le marché des juniors helvétiques. En 53 années d’histoire, ils n’ont drafté que deux joueurs élevés dans la pyramide de développement du hockey suisse: l'attaquant appenzellois Thomas Nüssli sélectionné en 277e position en 2002 et l’ailier bernois Juraj Simek appelé au 167e rang en 2006.
Un entraîneur controversé
Pius Suter sera entraîné par l’Ontarien Richard «Rick» Tocchet (59 ans), un technicien accueilli par des sifflets, du goudron et des plumes le 24 janvier dernier lorsqu’il avait remplacé le populaire Bruce Boudreau. Au cours des cinq premières minutes de son premier match derrière le banc, contre Chicago, un supporter avait ajouté l’insulte à l’injure en jetant un maillot des Canucks sur la glace.
Durant sa carrière d’entraîneur en chef amorcée en 2009, Tocchet a dirigé un autre Suisse: le défenseur bernois Janis Moser en Arizona.
Une grosse concurrence au centre
Embauché pour deux saisons pour une rétribution de 1,6 million de dollars américains par campagne, Pius Suter est le dixième joueur de centre qui figure dans l’organisation de l’Ouest canadien.
A priori, même s’il affirme pouvoir se sublimer à l’aile, il se battra pour le poste de troisième centre puisque le Suédois Elias Pettersson et l’Américain J.T. Miller semblent intouchables à cette position.
Ses principaux concurrents devraient être l’Ontarien Jack Studnicka et le Letton Teodors Blugers, vainqueur de la Coupe Stanley en 2023 avec Las Vegas.
Une patinoire qui a marqué l'Histoire
À Vancouver, Pius Suter patinera dans la Rogers Arena, un stade de 19’700 places situé à un jet de rondelle du centre-ville. Inauguré en 1995, le building avait hébergé le tournoi masculin de hockey sur glace des Jeux olympiques de 2010, devenant l’endroit de l’un de moments les plus émotionnels de l’histoire de ce sport.
Le 28 février, l’attaquant Sidney Crosby avait offert l’or au Canada en allumant la lampe dans le dos du gardien Ryan Miller après 7’40’’ de temps supplémentaire dans une finale homérique contre les États-Unis (3-2 ap).
Au Canada, ce goal est considéré comme le plus important de ce sport national, avec celui de Paul Henderson dans la série du siècle contre l’URSS et celui de Mario Lemieux lors de la finale de la Canada Cup de 1987 face aux Soviétiques.
Un palmarès vierge
Arrivés en NHL en 1970, les Canucks de Vancouver n’ont jamais remporté la Coupe Stanley.
Ils ont perdu trois finales, contre les Islanders de New York en 1982 (4-0), contre les Rangers de New York en 1994 (4-3) et contre les Bruins de Boston en 2011 (4-3). Après cette dernière défaite, la ville de Vancouver avait été la cible d’émeutes.