Européens de Munich: Même les triathlètes suisses médaillés de bronze ne croyaient pas au miracle

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Européens de MunichMême les triathlètes suisses médaillés de bronze ne croyaient pas au miracle

Le relais mixte helvétique est allé chercher la 3e place dans le Parc olympique. Une formidable quête non programmée et garante d’espoirs.

Emmanuel Favre Munich
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Emmanuel Favre Munich
Max Studer, Julie Derron, Cathia Schär et Simon Westermann ont offert une troisième médaille de bronze à la délégation suisse à Munich.

Max Studer, Julie Derron, Cathia Schär et Simon Westermann ont offert une troisième médaille de bronze à la délégation suisse à Munich.

AFP

Croyez-vous aux miracles?

Cette question, l’une des plus célèbres du sport, a été prononcée par le journaliste de la chaîne de télévision américaine ABC Al Michaels à 10 secondes de la fin du match de hockey URSS-Etats-Unis aux Jeux de Lake Placid en 1980. 34,2 millions de téléspectateurs avaient assisté à l’un des moments les plus improbables de l’histoire olympique. Des universitaires US avaient battu le monument soviétique invaincu depuis 1960 (4-3).

Croyez-vous aux miracles?

Cette question, Stéphane Rinaldi, le commentateur de la RTS, aurait pu la prononcer dimanche à Munich où l’équipe de Suisse de triathlon est allée chercher le bronze dans le relais mixte, derrière la France et l’Allemagne.

«Dans mes rêves les plus fous, j’imaginais une 5e place»

Mattia Gyöngy, directeur de Swiss Triathlon

Parce que personne, ou presque, n’avait accordé la moindre chance d’accéder au podium à la Vaudoise Cathia Schär (21 ans), au Zurichois Simon Westermann (24 ans), à la Zurichoise Julie Derron (25 ans) et au Soleurois Max Studer (26 ans).

Cathia Schär.

Cathia Schär.

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Même pas le directeur de Swiss Triathlon, Mattia Gyöngy: «Dans mes rêves les plus fous, j’imaginais une 5e place.»

Même pas Cathia Schär, double championne de Suisse en titre: «Ah non, cela ne m’avait jamais traversé l’esprit. Il y a quelques semaines, je ne pensais même pas être à Munich.»

«Il y a des jours où les planètes s’alignent»

Chrisoph Mauch, ancien professionnel suisse

Mais alors que s’est-il passé? «Il y a des jours où les planètes s’alignent et c’est ce qui vient de se produire», estime l’ancien professionnel Christoph Mauch, qui est aujourd’hui membre du comité directeur de la Fédération suisse.

Des planètes qui s’alignent, ce sont des concurrents présumés meilleurs qui flanchent (le Portugal), un parcours à vélo pentu qui favorise les qualités des Helvètes et un quatuor qui est animé par un vrai esprit d’équipe et par une volonté de repousser les limites.

Une vie après Spirig

En Bavière, Swiss Triathlon a donc montré qu’il y avait une vie après Nicola Spirig, la championne partie à la retraite après sa cinquième participation olympique. «Elle nous a légué un sacré héritage», sourit Cathia Schär. «Ce n’est pas toujours facile d’arriver après une telle figure», souligne Mattia Gyöngy.

Julie Derron.

Julie Derron.

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Mais, comme il le dit, «ce ne sont peut-être que des championnats d’Europe. Mais c’est probablement le début de quelque chose d’intéressant. On a des jeunes qui poussent, une équipe animée d’un bon état d’esprit. Prenons rendez-vous pour les JO de Paris en 2024 et de Los Angeles en 2028.»

Chiche.

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