Football - Spectacle ou discipline: Yverdon ne peut pas tout avoir tout de suite

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FootballSpectacle ou discipline: Yverdon ne peut pas tout avoir tout de suite

La prestation des Nord-Vaudois face à Aarau aurait été bien mieux acceptée sans l’égalisation de la 95e (1-1). Devenir solide, oui. Devenir quelconque, non.

Florian Vaney
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Florian Vaney

À côté du banc d’Yverdon Sport, quatre vélos de spinning ont poussé, histoire que les remplaçants (destinés ou non à entrer sur le terrain) aient de quoi tourner les jambes. L’adresse du stade municipal, elle, a bien été enregistrée dans les GPS des cameramen et vidéastes des diverses télévisions du pays. La RTS pour le derby face à Neuchâtel Xamax, Blue ce vendredi lors de la réception d’Aarau. Professionnalisation, médiatisation: les Yverdonnois ont ce qu’ils voulaient en rejoignant le grand monde de la Ligue nationale. Ne manque plus que le succès sportif.

Il s’est présenté face aux Argoviens. Avant de juger qu’il était peut-être trop tôt pour s’allier aux Verts et de déguerpir brutalement à la dernière seconde. Les deux points perdus font mal. Mais pas autant que le sentiment qui doit ronger le ventre des joueurs à l’heure qu’il est: se sacrifier, troquer un peu de jeu contre beaucoup de discipline, défendre plus qu’attaquer et s’apercevoir au tableau d’affichage que l’amélioration est faible. Frustrant.

«Si l’impression d’ennui du public est liée à la première mi-temps, je comprends. On était en dessous tactiquement.»

Uli Forte, entraîneur d’Yverdon Sport.

L’apprentissage de la Challenge League passe par là et si Imran Bunjaku n’avait pas traîné au mauvais endroit à la 95e, Yverdon aurait quasiment fait tout juste vendredi. Uli Forte a amené une structure rigide à cette équipe et, face à Aarau, le constat a longtemps été le suivant: jusqu’ici, les adversaires profitaient des erreurs nord-vaudoises; désormais, c’est Yverdon qui profite des erreurs adverses.

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Seulement, l’impression visuelle ne s’est pas toujours montrée aussi avantageuse. Dans un mélange d’étonnement et de déception, le public yverdonnois s’est rendu compte qu’il s’est assez méchamment ennuyé durant une heure et demie. Ce qui ne lui était pas arrivé souvent depuis son premier match, et plus globalement depuis des mois. «Si cette impression est liée à la première mi-temps, je comprends tout à fait. Tactiquement, on était en dessous. Le passage à cinq derrière a corrigé tout ça à la pause», a pris pour lui l’entraîneur d’YS.

Mettre de l’eau dans son vin

C’est vrai, tout est allé un peu mieux jusqu’à la 70e avec la présence sur le terrain de Nicolas Gétaz, l’un des meilleurs Yverdonnois depuis le début de l’exercice. William Le Pogam a pu bénéficier d’encore un peu plus de liberté dans le couloir et la plupart des escarmouches nord-vaudoises dans ce match sont passées par une percée du joueur formé à l’OL. Il est assez cocasse de constater que deux des meilleurs atouts du néo-promu possèdent le même poste de prédilection. Et assez malencontreux aussi.

Toujours est-il qu’au stade municipal, il va probablement falloir apprendre à mettre de l’eau dans son vin. Le succès sportif passera par des matches pas toujours roses, pas toujours spectaculaires, mais simplement bien maîtrisés. Et Uli Forte est assurément la bonne personne pour mener YS sur cette voie.

Reste qu’avec la montée en Challenge League, le président Mario Di Pietrantonio s’était promis une chose: que son équipe mettrait un point d’honneur à donner du plaisir aux yeux de ses suiveurs. Une intention louable, aujourd’hui confrontée au poids de la réalité.

Le juste milieu n’a pas encore été atteint, mais Yverdon Sport se met bel et bien à ressembler davantage à une équipe de deuxième division. Avec les avantages que ça représente, et un risque: celui de devenir quelconque.

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