Delémont: Les bouleaux tous secs reverdiront… peut-être

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DelémontLes bouleaux tous secs reverdiront… peut-être

De jeunes arbres en bacs ont souffert de la sécheresse, sur une nouvelle place proche de la gare.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé

S’il pleut suffisamment, les bouleaux plantés dans neuf bacs par groupes de trois reverdiront le printemps prochain sur la nouvelle place de La Poste, près de la gare de Delémont. En attendant, ils ont perdu presque toutes leurs feuilles. Au Législatif, la conseillère de Ville Zoé Scrima (PCSI) s’en est inquiétée, comme l’a rapporté «Le Quotidien Jurassien».

«Nous sommes très surpris de la nature de ces quelques arbres en pot. Ils sont déjà morts après si peu de temps», a relevé l’élue, en déplorant le «manque cruel de végétation» sur «une étendue de béton». Mais planter des arbres en pleine terre était impossible: le sous-sol est occupé par un parking souterrain et une centrale Swisscom.

Conseiller communal en charge de l’Urbanisme, Emmanuel Koller a indiqué que des arbres en bacs constituaient l’unique alternative. «Malheureusement, en raison des conditions climatiques, ces bouleaux ont manqué d’eau et les feuilles ont séché», a-t-il regretté, selon les «QJ».

Pas condamnés

Chef du Service de l’urbanisme, Hubert Jaquier a assuré que les bouleaux n’étaient pas condamnés, en dépit de leur mauvaise mine: «On a l’impression qu’ils sont secs, mais par mécanisme de défense, ils se sont mis dans une situation d’automne en perdant leurs feuilles».

Si les bouleaux devaient passer l’arme à gauche, ils seront remplacés. Par des bouleaux? Pas forcément, même si avec le chêne vert, le bouleau blanc est censé supporter la chaleur et le manque d’eau.

L’avis d’un spécialiste:

«Les bouleaux n’ont pas plus soif, mais ils aiment un climat plus frais. Le bouleau est une essence pionnière qui aime un climat plutôt rude, comme les tourbières dans les vallées froides à La Brévine ou aux Ponts-de-Martel, ou encore les forêts de Sibérie… Pour ces raisons, un climat urbain où il fait chaud et sec, peu venté, avec une forte réflexion de rayonnement de la chaleur du sol ainsi que des hivers devenant de plus en plus doux, ne lui convient plus vraiment»

«Avec leur système racinaire et leur volume de terre et d’eau limité, les plantations en bac n’améliorent pas la situation indépendamment des plantes choisies. Le suivi de l’arrosage des plantes en bacs est déterminant».

«Par définition, la durée de vie des plantes en bac est limitée par rapport à une plantation en pleine terre, mais il n’y a guère d’autres solutions au-dessus d’une dalle en béton. Le feuillage léger du bouleau dispense une ombre plutôt légère, raison pour laquelle ils ont été plantés en groupe».

Un chêne-liège ici, un chêne chevelu: devant la gare de Bienne, les arbres en pot se portent bien et ravissent les passants.

Un chêne-liège ici, un chêne chevelu: devant la gare de Bienne, les arbres en pot se portent bien et ravissent les passants.

lematin.ch/Vincent Donzé

Partout en Suisse, de nombreux arbres ont déjà perdu des feuilles et changé de couleur. «L’automne s’installe avec de six semaines à deux mois d’avance par rapport à une année normale», disait récemment l’horticulteur municipal biennois Markus Brentano, en observant 18 bouleaux plantés il y a un demi-siècle le long du canal de la Suze.

Devant la gare de Bienne, douze chênes ont été déposés en pot le 29 août dernier par l’association «LabCity», chargée d’imaginer de nouveaux lieux de rencontre proches de la nature. L’installation temporaire «Allée de l’avenir» est censée améliorer le climat urbain et favoriser la santé.

Partout en ville, le réchauffement climatique a rendu les feuilles flasques ou desséchées. L’impact d’une saison trop sèche et trop chaude est immense, si bien qu’à Bienne, des essences méditerranéennes seront plantées pour les prochaines générations, tandis que le hêtre migrera vers le nord.

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