US OPENFrances Tiafoe: «Ma chambre d’hôtel, c’est une honte»
Les performances de l’Américain sont d’une netteté impressionnante sur le court. A côté, il se montre un peu moins ordonné et s’en amuse.
- par
- Simon Meier (New York)
«C’était vraiment une excellente performance. J’ai bien joué, bien servi et je me suis montré très agressif. Je ne peux pas vraiment m’adresser de critique, je crois que c’était propre.» Franchement, ce dernier adjectif utilisé par l’auteur paraît un peu faible pour décrire l’exceptionnelle prestation livrée par Frances Tiafoe, mercredi en quart de finale de l’US Open. L’Américain, irrésistible au point de décourager un pourtant très bon Andrey Rublev (7-6 (3), 7-6 (0), 6-4), a été bien plus que propre. On aurait plutôt dit brillant, étincelant, immaculé.
Pour dénicher quelque chose de pas tout «clean», il fallait lorgner du côté de sa chaise, dont les environs ont vite été jonchés d’habits, de baskets, de bouteilles vides et autres accessoires en vrac au fil de la rencontre. Le 26e mondial a d’ailleurs été (gentiment) branché à ce sujet en conférence de presse, un journaliste lui demandant dans quel état pouvaient bien se trouver ses pénates après dix jours de tournoi. «Au moment où je vous parle, ma chambre d’hôtel, c’est une honte aussi, s’est marré Tiafoe. Ouais, c’est vraiment moche, il y a des habits partout. Prés de ma chaise au bord du court, c’est assez diabolique, je sais. Mais à partir du moment où je fais le boulot, j’imagine que personne ne va trop s’en soucier.»
On peut en effet partir du principe que personne ne lui tiendra rigueur de ce petit écart disciplinaire, surtout s’il devait aller au bout de sa folle chevauchée. Car sa cote d’amour, dans les travées du stade Arthur-Ashe comme dans tous les Etats-Unis, monte en flèche tour après tour. Il ne s’en plaint évidemment pas: «J’adore jouer devant cette foule, c’est pour ça qu’on s’entraîne aussi dur, savoure la nouvelle idole. Montrer au monde ce que vous êtes capable de faire. Il ne faut pas être timide face à ça, au contraire, il faut y aller. Je me sens bien quand je vois les gens apprécier du bon tennis, de voir qu’ils sont tellement à me soutenir, surtout vu d’où je viens. Cela signifie beaucoup. J’ai juste envie d’entrer sur ce court pour leur donner ce qu’ils veulent, c'est-à-dire me voir gagner.»
Il reste deux matches à Frances Tiafoe pour signer un exploit majuscule. Mais pour que le second existe, il faudra remporter le premier, en demi-finale, face au vainqueur de la rencontre entre l’Espagnol Carlos Alcaraz et Jannik Sinner. Interrogé à propos d’un éventuel petit faible concernant l’identité de son adversaire, il s’est fendu d’un sourire et d’une réponse confondante de fraîcheur et de sincérité: «Non, je n’ai pas vraiment de préférence, ce sera de toute façon dur et un super match tennis. Ce sont tous deux des joueurs incroyables qui, je pense, gagneront un tournoi du Grand Chelem d’ici à la fin de leur carrière. Le seul truc que j’espère, c’est qu’ils vont faire un marathon, un match super long et que le vainqueur sera très fatigué pour vendredi.»