Changement climatiqueLes engagements pris à la COP26 n’empêcheront pas le réchauffement
Selon une estimation de l’ONU publiée mardi, les températures vont augmenter – au mieux – de 2,1 °C d’ici 2100 malgré les promesses de nombreux États à la conférence sur le climat de Glasgow.
Les tout nouveaux engagements climat des États mèneraient toujours vers un réchauffement de 2,7 °C, au mieux 2,1 °C en prenant en compte les promesses de neutralité carbone, selon la dernière estimation de l’ONU publiée mardi, pendant la COP26.
Le rapport annuel de référence du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) publié juste avant la conférence climat de Glasgow mettait en garde contre un réchauffement «catastrophique» de +2,7 °C, ou de +2,2 °C en ajoutant les objectifs de neutralité carbone pour le milieu du siècle.
Avec les engagements de 33 nouveaux pays pendant la COP et juste avant, dont le Brésil, l’Argentine, et surtout l’Inde qui a renforcé ses objectifs de réduction d’émissions pour 2030 et annoncé la neutralité carbone pour 2070, ces prévisions ne changent que de façon minime, selon les chiffres publiés mardi.
Très loin de l’objectif de +1,5 °C de l’accord de Paris
Les engagements actuels de 152 pays représentant 88% des émissions mondiales de gaz à effet de serre permettraient ainsi de réduire les émissions de 4,8 gigatonnes d’équivalent CO2 supplémentaires d’ici 2030, contre 0,7 gt lors de la précédente estimation. L’amélioration est notamment liée aux nouveaux objectifs pour 2030 de l’Arabie saoudite et de la Chine, selon le PNUE.
En termes de trajectoire de température, le monde se dirigerait toujours vers 2,7 °C d’ici 2100, très loin des objectifs de l’accord de Paris de limiter le réchauffement bien en deçà de +2 °C, si possible à +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. En ajoutant les nouvelles promesses de neutralité carbone, la hausse de température pourrait être limitée à 2,1 °C, soit 0,1 °C de mieux que la précédente estimation.
Manque de transparence
Mais «étant donné le manque de transparence des promesses de neutralité carbone, l’absence de mécanisme pour en rendre compte et de système de vérification, et du fait que très peu des engagements pour 2030 mettent clairement les pays sur un chemin vers la neutralité carbone, parvenir à ces objectifs de neutralité carbone reste incertain», a commenté le PNUE.