AlgérieL’ex-ministre Khaled Nezzar meurt avant de pouvoir être jugé en Suisse
Le général est mort à Alger vendredi à l’âge de 86 ans. Son procès pour crimes contre l’humanité durant la guerre civile algérienne devait se tenir à Bellinzone à l’été 2024.
L’ex-ministre algérien de la Défense Khaled Nezzar, poursuivi par la justice suisse pour crimes contre l’humanité, est mort vendredi à Alger à l’âge de 86 ans, a annoncé la télévision publique. Général à la retraite, il était soupçonné d’avoir approuvé et coordonné des tortures durant la guerre civile en Algérie dans les années 1990.
Fin août, la justice suisse avait annoncé sa mise en accusation, faisant valoir qu’il avait «placé des personnes de confiance à des positions clés et créé sciemment et délibérément des structures visant à exterminer l’opposition islamiste».
«L’indépendance de la justice ne justifie ni l’irresponsabilité, ni qu’un système judiciaire, quel qu’il soit, s’arroge le droit absolu pour juger des politiques d’un État souverain et indépendant», avait alors réagi le ministère algérien des Affaires étrangères.
Une décennie noire qui a fait quelque 200’000 morts
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a rendu hommage vendredi à «une des personnalités militaires les plus éminentes» qui a consacré sa vie «au service de la nation», dans un message de condoléances à sa famille.
L’Algérie a été de 1992 à 2002 le théâtre d’une guerre civile, après l’interruption par les militaires d’un processus électoral législatif qui promettait une victoire aux islamistes du Front islamique de salut qui a été interdit. Cette décennie noire a fait quelque 200’000 morts, selon les estimations officielles.
Kahled Nezzar avait été interpellé à Genève en octobre 2011, alors qu’il résidait en Suisse, à la suite d’une plainte déposée par l’ONG suisse TRIAL International, avant d’être relâché. Il avait quitté la Suisse depuis.