FootballLionel Messi a retrouvé la grâce à Miami
Depuis qu’il a quitté le PSG, le génial Argentin brille à nouveau, à Miami. Relation de cause à effet?
- par
- Daniel Visentini
On peut bien gloser sur la valeur de l’opposition, sur la qualité du championnat, sur le football - pardon, le soccer - nord-américain, il y a une chose qui saute aux yeux dans les images qui essaiment d’outre-Atlantique depuis un mois: Lionel Messi a retrouvé le sourire à l’Inter Miami. Et quand Messi sourit, c’est la planète foot qui rigole avec lui. Il joue, il s’amuse, il porte une équipe vers la victoire, comme il l’a fait à Barcelone avant, comme avec l’Argentine pour une apothéose mondiale en 2022. Mais pas comme au PSG sur les deux dernières saisons. Pourquoi?
De deux choses l’une: soit Messi n’avait pas le niveau pour s’imposer au PSG et en Ligue 1; soit c’est le PSG qui n’a pas su offrir les bonnes conditions au septuple Ballon d’or. Et on ne parle pas des conditions financières, mais sportives.
À considérer ce qu’il fait en Floride depuis un mois (4 matches, 7 buts, 1 assist), il faut convenir qu’à 36 ans, Messi est toujours exceptionnel: un but pour son premier match, trois doublés ensuite, une qualification en Coupe de la Ligue US pour les quarts de finale: Miami est en adoration, là où certains supporters parisiens avaient osé siffler l’Argentin.
Aux Etats-Unis, tout le monde se réjouit, même les clubs battus: à Dallas (éliminé aux tirs au but avec Messi pour inscrire le premier en plus de son doublé), le prix du billet a été majoré de plus de 1800% pour passer de 40 francs à 750 francs!
Barré par Messi au PSG
«Si tu construis autour de lui et que tu joues pour lui, Messi te le rend.» Sébastien Fournier, ex-international suisse, pointe le doigt sur le problème de fond. Au PSG, c’est à Kylian Mbappé que le tapis rouge a été déroulé. Un contrat cousu de fil d’or par les propriétaires qataris n’a pourtant pas suffi, à en juger par le bras de fer qui oppose aujourd’hui la star française à son club. Dégât collatéral? Lionel Messi.
Le PSG avait réussi à s’attacher les services d’un génie: il n’a pas su profiter du trésor qu’il avait, trop occupé à caresser dans le sens du poil Mbappé. «On accepte de Mbappé qu’il ne défende pas alors qu’il a 24 ans, mais on critique le manque d’implication à ce niveau de Messi qui en a 36, soupire Fournier. Mais il y avait d’autres problèmes au PSG: un manque d’équilibre au milieu, pas de grand buteur devant. Malgré cela, Messi n’a pas été mauvais. Avec 16 buts et 16 assists la saison passée, sans tirer les penalties, il est là. Il donnait l’impression que cela ne se passait pas bien, c’est vrai.»
C’est même l’élément d’analyse paradoxal de Sébastien Fournier. Messi qui n’est pas heureux au PSG et pas aussi performant que souhaité, mais qui mène l’Argentine au titre mondial en décembre dernier. «Je pense que ce qu’il a vécu à Paris a contribué à l’investir d’une mission pendant la Coupe du monde, assure Fournier. À l’orgueil, cela a fait ressortir le meilleur de Messi, qui a démontré de quoi il était capable dans de bonnes conditions, même si cela a fait le dépit des Français en finale. Il brille encore maintenant à Miami. Je suis un fan inconditionnel. Il reste le meilleur et il faut profiter de pouvoir encore le voir jouer.»
Avec un Messi qui redevient Messie, mais à Miami, et la guerre avec un Mbappé qui pourrait bien partir, le PSG fait un carton plein…