Proche-Orient: Israël frappe Gaza: douze morts dont trois chefs du Jihad islamique

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Proche-OrientIsraël frappe Gaza: douze morts dont trois chefs du Jihad islamique

Douze personnes, parmi lesquelles trois chefs du Jihad islamique, mais aussi des enfants, ont été tuées mardi avant l’aube dans des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza.

Gaza le 9 mai 2022.

Gaza le 9 mai 2022.

AFP

L’armée israélienne a annoncé de son côté avoir mené des opérations ciblées contre trois commandants des Brigades Al-Qods, la branche armée de ce mouvement islamiste palestinien qu’Israël considère comme «terroriste».

Le Jihad Islamique a confirmé dans un communiqué la mort de trois responsables des Brigades Al-Qods, qu’il a identifiés comme Jihad Ghannam, secrétaire du Conseil militaire des Brigades Al-Qods, Khalil Al-Bahtini, membre du même conseil et commandant des Brigades pour le nord de la bande de Gaza, et Tareq Ezzedine, «un des chefs de l’action militaire» du mouvement en Cisjordanie occupée, qu’il coordonnait à partir de la bande de Gaza.

Les frappes aériennes israéliennes sur Gaza ont fait douze morts, parmi lesquels «des enfants», et 20 blessés, selon le ministère de la Santé de ce territoire sous le contrôle du mouvement islamiste palestinien Hamas. Les opérations d’évacuation par les secours se poursuivent dans les zones touchées par les frappes, ajoute le ministère dans un communiqué publié vers 5 h 30 (4 h 30 en Suisse).

«Nous pleurons les dirigeants et leurs femmes et un certain nombre de leurs fils qui ont été tués dans un lâche crime sioniste», écrit le Jihad islamique dans son communiqué, affirmant que «le sang des martyrs augmentera [la] détermination» du mouvement. Israël «a dédaigné toutes les initiatives des médiateurs, la résistance vengera les dirigeants» tués dans la nuit, ajoute le Jihad islamique.

Un photographe de l’AFP a vu le corps de Jihad Ghannam à la morgue d’un hôpital palestinien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. À Gaza même, un journaliste de l’AFP a vu le haut d’un immeuble en feu après ces frappes nocturnes et des ambulances évacuer des victimes.

«Transferts d’armes»

Les frappes aériennes, qui ont commencé peu après 02 h 00 (01 h 00 en Suisse) étaient encore en cours vers 03 h 50 (02 h 50 en Suisse), selon les journalistes de l’AFP à Gaza. Elles surviennent moins d’une semaine après l’annonce d’une trêve obtenue à la suite d’une médiation égyptienne au terme d’une nouvelle escalade de violence entre l’armée israélienne et le Jihad islamique consécutive à la mort dans une prison israélienne d’un responsable de ce mouvement en grève de la faim pendant près de trois mois.

Dans des communiqués distincts publiés pour chacun des responsables du Jihad islamique visés dans la nuit, l’armée israélienne affirme qu’elle «continuera d’agir pour la sécurité des civils en Israël».

L’armée présente Jihad Ghannam comme «l’un des dirigeants les plus importants» du Jihad islamique, affirmant qu’il était chargé «de la coordination des transferts d’armes et d’argent entre l’organisation terroriste du Hamas» et son propre mouvement. À propos de Khalil Al-Bahtini, l’armée écrit qu’il était «responsable des tirs de roquettes (à partir de Gaza) sur Israël» au cours des trente derniers jours.

Quant à Tareq Ezzedine, elle affirme qu’«il avait récemment planifié (et dirigé) de multiples attaques contre des civils israéliens» en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et qu’il avait été condamné à 25 ans de prison en Israël pour son «implication» dans des attentats suicide notamment dans les années 2000. Originaire de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, Tareq Ezzedine avait été libéré à la suite d’un échange de prisonniers en 2011 et expulsé vers la bande de Gaza, territoire sous le contrôle du Hamas depuis 2007.

Le conflit israélo-palestinien connaît un net regain de violences depuis le début de l’année, après l’entrée en fonction, fin décembre, d’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire d’Israël, sous la direction du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Depuis le début de l’année, au moins 120 Palestiniens, 19 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués dans des violences liées au conflit, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes. Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.


(AFP)

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