DissuasionL’arsenal nucléaire français «contribue» à la sécurité de l’Europe, dit Macron
Après avoir jeté le trouble en octobre avec ses déclarations sur une éventuelle frappe nucléaire russe en Ukraine, le président français a clarifié la position stratégique de Paris mercredi.
Le président Emmanuel Macron a assuré mercredi que la dissuasion nucléaire française «contribuait» à la «sécurité» de l’Europe, clarifiant ainsi des déclarations récentes qui avaient semblé remettre en question cet enjeu.
«Gardons-nous de dramatiser quelques propos»
«Aujourd’hui plus encore qu’hier, les intérêts vitaux de la France ont une dimension européenne. Nos forces nucléaires contribuent donc par leur existence propre à la sécurité de la France et de l’Europe», a-t-il déclaré lors d’un discours sur les grands enjeux stratégiques de la France à Toulon (Var). «Gardons-nous d’oublier que la France a bien la dissuasion nucléaire et gardons-nous parfois de dramatiser quelques propos», a-t-il ajouté.
Le 12 octobre, le chef de l’Etat avait jeté le trouble en déclarant sur la chaîne France 2 qu’une frappe nucléaire «dans la région» de l’Ukraine, sous-entendu potentiellement dans des pays européens membres de l’Otan, ne relevait pas des «intérêts fondamentaux» de la France. «Notre doctrine repose sur ce qu’on appelle les intérêts fondamentaux de la nation, et ils sont définis de manière très claire. Ce n’est pas du tout cela qui serait en cause s’il y avait une attaque balistique nucléaire en Ukraine ou dans la région», avait-il dit.
Ancrage «exemplaire» au sein de l’OTAN
Emmanuel Macron, qui a beaucoup plaidé ces dernières années pour le renforcement de souveraineté de l’Europe en matière de défense, a aussi insisté sur l’ancrage «exemplaire» de la France au sein de l’Alliance atlantique. Il a décrit une France «respectée pour son statut doté de l’arme nucléaire, moteur de l’autonomie stratégique européenne, allié exemplaire dans l’espace euro-atlantique, une partenaire fiable et crédible».
L’ambition de la France, c’est d’être «une puissance au coeur de l’autonomie stratégique européenne, avec un fort ancrage atlantique mais aux avant-postes et au pivot du monde», a-t-il insisté en déroulant la nouvelle stratégie française en matière de défense et les défis géopolitiques à venir.