FranceUn millier de manifestants prêts à «accueillir» Macron
Le président français se rend ce jeudi dans une commune de l’Hérault, pour parler d’éducation. Mais les opposants à la réforme des retraites sont prêts à se faire entendre.
Un bruyant comité d’accueil d’un bon millier de personnes scandant «Macron démission» a investi la place de l’Hôtel-de-Ville de Ganges, jeudi, deux heures avant l’arrivée du chef de l’État français dans cette commune de l’Hérault (sud) pour un déplacement consacré à l’éducation. «GARDAREM les retraites, la démocratie, la planète» («gardons» en langue occitane, ndlr), affirmait une grande banderole sous un soleil radieux, au milieu de manifestants porteurs pour une majorité de chasubles des syndicats CGT et Unsa et de drapeaux CGT ou FSU.
Sur le balcon de la mairie de cette commune, à une heure au nord de Montpellier, une autre banderole demandait, elle, la réouverture de la maternité de ce bourg de 4200 habitants. Vers 9h30, ces manifestants ont tenté de prendre la direction du collège Louise-Michel, l’établissement où le président de la République et le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye devraient faire des annonces concernant la rentrée scolaire de septembre.
Selon BFMTV, le courant a été coupé dans le collège avant la visite du président français. Une autre coupure de courant s’était produite mercredi, lors de la visite d’Emmanuel Macron dans une usine en Alsace, relève la chaîne française d’information.
Situation tendue
Mais les manifestants ont été bloqués par un véhicule de gendarmerie et un barrage des forces de l’ordre. Pacifiques, les militants appelaient les gendarmes à les rejoindre.
La situation s’est brièvement tendue peu avant 10h30 quand, après une tentative de passage en force d’une vingtaine de manifestants vers le collège, les forces de l’ordre ont fait usage de bombes lacrymogènes pour faire à nouveau reculer la foule derrière le véhicule faisant office de barrière et la maintenir à distance, a constaté un photographe de l’AFP.
«À bas, à bas, la 5e République», «et on ira, et on ira, et on ira jusqu’au retrait», «et nous, aussi, on va passer en force», chantaient les manifestants, évoquant encore une fois la réforme des retraites promulguée vendredi dernier, après sa validation par le Conseil constitutionnel. Parmi eux, certains étaient arrivés en portant un cercueil frappé du mot «démocratie», entouré de tout un cortège de personnes brandissant des ballons noirs en signe de deuil.
Huées et sifflets
Mercredi, pour son premier bain de foule depuis des semaines, le chef de l’État avait été accueilli par des huées et sifflets à Muttersholtz et Sélestat, dans le Bas-Rhin, lors d’un déplacement consacré à la réindustrialisation.
Dès la veille du déplacement du président Macron à Ganges, le représentant local de la CGT, Mathieu Guy, avait évoqué une «provocation» d’un chef de l’État «qui ne répond pas à la question des retraites et vient se balader dans les campagnes pour parler d’autre chose».
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