ConsommationAu Royaume-Uni, les fermetures de pubs s’envolent avec l’inflation
Avec une inflation à plus de 10%, tandis que leurs revenus n’augmentent pas, les Britanniques vont moins souvent boire une pinte. Au premier trimestre, plus de 150 établissements ont fermé.
En Angleterre et au Pays de Galles, les fermetures de pubs se sont envolées, au premier trimestre, de 47% sur un an, les emblématiques établissements britanniques subissant de plein fouet l’inflation, selon une étude publiée mardi. «Les pubs subissent la flambée des coûts de l’énergie, la hausse des prix des denrées alimentaires et l’affaiblissement de la demande des consommateurs», et leurs propriétaires «sont contraints d’augmenter les prix ou de réduire les coûts», selon le groupe de conseil en immobilier Altus Group.
Les Britanniques sont frappés par une sévère crise du coût de la vie, dans un pays où l’inflation est supérieure à 10% depuis des mois – et a encore rebondi à 10,4% sur un an, en février –, obligeant les consommateurs à faire des choix.
En tout, 153 pubs ont fermé dans le pays au premier trimestre, contre 104 pour la même période en 2022, selon Altus Group, dont l’étude est basée sur les données des services fiscaux britanniques. Les établissements «disparus» ont été soit démolis, soit convertis en habitations, bureaux ou même en crèches, précise Altus.
«Une menace existentielle»
Le nombre de pubs diminue lentement à travers le pays depuis plusieurs décennies, mais la pandémie et la crise énergétique ont mis une pression supplémentaire sur ces établissements. «Les factures énergétiques déciment notre secteur, avec des coûts exorbitants qui anéantissent les bénéfices et causent des fermetures de pubs à un rythme plus rapide que pendant la pandémie» de Covid-19, a alerté, mardi, Emma McClarkin, directrice générale de la fédération du secteur, la British Beer and pub association.
«Cela fait des mois que nous sonnons l’alarme sur le fait que les coûts de l’énergie constituent une menace existentielle pour les pubs à travers le pays, et ces chiffres en sont la preuve», a-t-elle ajouté.
«Réduire les dépenses là où ils peuvent»
Selon des données de la fédération de commerçants British Retail Consortium et du cabinet KPMG, elles aussi publiées mardi, les ventes au détail ont progressé de 5,1% en valeur sur un an, en mars, mais cette hausse reflète une augmentation des prix, et non des volumes qui, eux, ont baissé.
Tant que les factures progresseront, les consommateurs «continueront de prendre des mesures pour réduire leurs dépenses là où ils le peuvent», estime Paul Martin, de KPMG.