Qatar 2022Historique pour l’Afrique: le Maroc en demi-finales de la Coupe du monde
Jamais une sélection africaine n’avait passé les quarts de finale d’un Mondial. C’est désormais chose faite: les Lions de l’Atlas ont battu 1-0 le Portugal samedi.
- par
- Valentin Schnorhk Doha
Une première historique. Et quelle première! Grâce au Maroc et au bout de la 22e édition, l’Afrique va enfin avoir le droit de toucher aux demi-finales de la Coupe du monde. Les Lions de l’Atlas, portés par tout le monde arabe, ont réalisé l’exploit de sortir le Portugal en quarts de finale samedi, quelques jours après avoir éliminé l’Espagne. Le Maroc doit ce succès à l’attaquant Youssef En-Neysri, auteur du seul but du match.
C’était à la 42e minute. Et c’est peut-être à ça que ressemble une explosion. Un bruit qui assourdit autant qu’il résonne: le stade Al-Thumama de Doha, rempli de Marocains ou de pro-Marocains, a simulé l’expérience. Déjà prompts à s’emballer sur n’importe quelle transition ou à siffler les possessions stériles portugaises, les supporters des Lions de l’Atlas ont chaviré. Un centre a priori lointain d’Attiat-Allah mal estimé par Diogo Costa et En-Neysri surgissait devant le portier portugais pour ouvrir le score.
Ronaldo encore sur le banc
De quoi récompenser une première période très solide de la sélection de Walid Regragui. Bien mieux organisé que la Suisse lors des 8es de finale, le Maroc annihilait les velléités portugaises, une nouvelle fois dépourvues d’un Cristiano Ronaldo laissé sur le banc (il est entré à la 51e, fêtant à cette occasion sa 196e sélection qui lui permet d’égaler le record mondial détenu par le Koweïtien Bader al-Mutawa). En dehors ou sur le terrain, cela n’a en tout rien changé.
Parce que le Portugal n’a jamais trouvé la faille. Certes, João Felix s’était créé une ou deux occasions - une tête stoppée par Bounou (5e) ou un tir contré par El Yamiq (31e), mais les espaces ne s’ouvraient pas. C’est même un peu par hasard que Bruno Fernandes trouvait la barre sur une volée excentrée juste après l’ouverture du score.
Résistance hors norme
Menée au score dans un match que le Maroc avait refusé de perdre, et ce malgré la sortie sur blessure de son capitaine Romain Saïss à l’heure de jeu, la Selecçao n’a fait que buter sur ce bloc-équipe bien huilé et bruyamment soutenu jusqu’au bout, même quand les coups de pieds arrêtés à proximité de la surface n’ont fait que de se multiplier. De quoi faire frémir Bounou, mais pas l’inquiéter plus que ça. Tout juste peut-on noter cette frappe de Bruno Fernandes qui a fui le cadre à la 64e minute, ainsi que ces arrêts de Bounou sur des tentatives de Felix (83e) ou de Ronaldo (91e). Sans oublier cette tête que Pepe n’a pas voulu envoyer vers le cadre (97e).
Une résistance hors norme, à dix même durant le temps additionnel (après l’expulsion de Cheddar). C’est sans doute ce qu’il fallait pour emmener l’Afrique dans le dernier carré d’un Mondial. Il faudra se frotter à la France ou à l’Angleterre mercredi. Mais après avoir réalisé déjà deux exploits, pourquoi ne pas penser au troisième? Le Maroc a gagné le droit de rêver.