Hockey sur glaceChristian Dubé: «Tu ne passes pas de bon à mauvais du jour au lendemain»
L’entraîneur de Fribourg-Gottéron ne s’est pas montré alarmiste après le nouveau revers concédé par son équipe, mercredi soir, à Lausanne (6-3).
- par
- Chris Geiger - Lausanne
La zone de turbulences que traverse actuellement Fribourg-Gottéron n’est toujours pas terminée. Fragiles leaders du classement de National League, les hommes de Christian Dubé ont concédé un sixième revers au cours de leurs sept derniers matches de championnat en s’inclinant de manière assez logique, mercredi soir, sur la glace de Lausanne (6-3).
Après un début de saison tout feu tout flamme, les Dragons ne font plus guère que crachoter. Significative, cette baisse de régime, tant au niveau des résultats que sur le plan du jeu, n’a évidemment pas échappé à l’entraîneur canadien. Serein, le Québécois n’a pas voulu dramatiser la situation après la partie perdue à la Vaudoise aréna.
Christian Dubé, comment expliquez-vous cette nouvelle défaite?
Le power-play nous a coûté le match ce soir (ndlr: mercredi). Notre premier jeu de puissance de la rencontre, tombé dans la foulée de l’ouverture du score, aurait dû nous permettre de conforter notre momentum. Malheureusement, ça a été tout le contraire. C’est d’ailleurs un peu toujours la même histoire depuis un petit moment désormais.
Votre équipe a montré quelques signes de frustration en fin de partie…
C’est vrai, mais il serait préférable qu’on se fâche avant la dernière minute de jeu (bagarre entre Simon Seiler et Igor Jelovac). Présentement, on laisse un peu trop aller les choses. On parle de trucs qu’on ne fait pas ensuite sur la glace. On a de la peine à gérer certaines situations, ce qui engendre de la frustration. Et on ne gère pas cette dernière de la bonne manière.
Depuis quelques sorties, plusieurs joueurs affichent un niveau en deçà de leur standard. Partagez-vous ce constat?
Totalement. C’est dur d’expliquer les raisons de cette baisse de niveau. J’aimerais avoir la réponse. Je pense qu’il y a pas mal de frustration car les gars travaillent à l’entraînement, mais ils ne prennent pas les bonnes décisions avec le puck ou ils forcent les jeux durant les matches. Ce sont des choses qu’on a pu noter. C’est d’ailleurs dans ce genre de moments qu’on voit le vrai visage d’une équipe. Soit elle est capable de se sortir la tête, soit non…
Cela passe-t-il par une réaction des leaders de l’équipe?
Dans une équipe, les meilleurs joueurs doivent être les meilleurs joueurs et les leaders doivent montrer la voie à suivre. Si ce n’est pas le cas, tu n’as aucune chance. Dans n’importe quelle équipe, c’est comme ça. Tes meilleurs joueurs doivent être supérieurs aux meilleurs joueurs de la formation adverse. Malheureusement pour nous, ce n’est pas le cas actuellement. C’est un problème qui dure depuis un petit moment.
À la fin du match, vous avez attendu dans le couloir et n’êtes pas entré directement dans le vestiaire. Pourquoi?
J’ai laissé parler les gars entre eux. C’est quelque chose qui arrive quand les gars en ont marre. Ils se parlent dans le blanc des yeux. Si je toque à la porte pour pouvoir entrer? C’est exactement ça (il sourit). Tu ouvres la porte et tu vois les gars gueuler, alors tu ressors. Quand les joueurs ont fini de s’engueuler, ils rouvrent la porte.
C’est un signe que les joueurs veulent trouver des solutions, comme vous. Quelles sont vos options?
J’essaie de brasser les lignes, de trouver une étincelle. La seule solution passe par le travail. Si tu travailles moins, tu ne réussiras pas à gagner. Certains joueurs de talent doivent aussi retrouver leur niveau. Ce n’est pas normal que ça marchait en début de saison et que ça ne fonctionne plus actuellement. Tu ne passes pas de bon à mauvais du jour au lendemain. C’est une question de travail, mais aussi d’être clutch. Quand ça compte, c’est là que tu vois le vrai niveau de tes gars.
Vous évoquez la notion de travail. Cela veut-il dire que votre équipe s’investit moins qu’en début de saison?
Non, on fait toujours les mêmes choses. Je parle de travailler sur les détails, sur le fait de vouloir s’améliorer et d’avoir l’envie de marquer. Il ne doit pas y avoir de relâchement. Le problème est aussi peut-être mental. On réagit tous d’une manière différente à la pression ou lorsque ça va moins bien. À nous de trouver des solutions.