FranceEnquête ouverte après le suicide d’un ado harcelé
Près de Paris, un jeune de 15 ans a mis fin à ses jours à son domicile mardi. Le ministre français de l’Éducation, Gabriel Attal, doit bientôt annoncer un plan de lutte contre le harcèlement.
Le ministre français de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé, mercredi, le lancement d’une enquête administrative sur les faits de harcèlement dont a été victime un adolescent de 15 ans qui s’est suicidé, mardi, à Poissy, près de Paris. «Il reste des points à éclaircir. Et je veux évidemment que toute la lumière soit faite.»
«Chaque drame est un drame de trop, qui nous rappelle que nous ne sommes toujours pas à la hauteur», a poursuivi Gabriel Attal, qui doit annoncer un plan de lutte contre le harcèlement d’ici à la fin du mois. «Nous devons aller plus loin encore que ce qui a d’ores et déjà été engagé. Une initiative forte sera prise en la matière très prochainement.»
Le Ministère de l’éducation avait auparavant indiqué que l’adolescent avait mis fin à ses jours à son domicile et que les premiers éléments «attestent clairement que des faits de harcèlement avaient été déclarés au cours de l’année scolaire 2022-2023».
«Beaucoup de questions sont posées sur ce qui s’est passé et sur le harcèlement dont il a été victime», a reconnu Gabriel Attal, pour qui «c’est un drame qui nous endeuille tous». Il a précisé que l’adolescent était scolarisé au Lycée professionnel des métiers Adrienne-Bolland, à Poissy.
«Brimades et injures répétées»
«En décembre 2022, le harcèlement du jeune garçon avait été signalé. Un rendez-vous avait été organisé dans l’établissement. Il était fait état de brimades et d’injures répétées de la part de plusieurs élèves nommément désignés, a expliqué le ministre. En mars 2023, les parents ont été reçus par l’établissement. Les élèves mis en cause ont eux aussi été reçus et leurs parents contactés. Un échange de courriers a par ailleurs eu lieu, courant avril, entre la famille et l’institution scolaire sur la situation du jeune garçon, la famille dénonçant, dans ce courrier, l’absence de mesures suffisantes prises.»
Gabriel Attal a précisé que, selon l’établissement, l’adolescent «a bénéficié d’un suivi régulier, jusqu’à la fin de l’année scolaire», et qu’«un point a été fait avec le père de ce jeune garçon» en fin d’année scolaire. Depuis cette rentrée, le jeune homme était scolarisé dans un autre établissement, à Paris.
Le harcèlement à l’école, qui toucherait un élève sur dix en France, a été érigé en priorité absolue du gouvernement pour l’année scolaire 2023-2024, après le suicide, au printemps, de la jeune Lindsay, 13 ans, dans le Pas-de-Calais.