SuisseLe Conseil fédéral sucre les primes des dirigeants de Credit Suisse
Le gouvernement a décidé mercredi que les leaders de la banque en crise ne devaient pas bénéficier de bonus pour l’année 2022, et potentiellement rendre ceux déjà perçus.
Les primes et bonus des plus hauts dirigeants de Credit Suisse, dont l’effondrement n’a été évité que de justesse par un rachat hâtif, sont supprimés, a annoncé mercredi le Conseil fédéral. Une suspension provisoire avait été prononcée le 21 mars dernier. Elle est désormais définitive.
Rendre les primes déjà perçues
Cela concerne les sommes dues jusqu’à fin 2022. Pour les deux échelons hiérarchiques inférieurs, les primes et bonus sont respectivement réduits de 50% et 25%, précise un communiqué du gouvernement, ajoutant que cela touchait «quelque 1’000 collaborateurs, soit un total d’environ 50 à 60 millions de francs.» L’établissement devra en outre envisager d’exiger la potentielle restitution des montants déjà versés. Une décision qualifiée de «juste» par le PLR dans une prise de position sur Twitter. «De plus, nous attendons d'UBS qu'elle gère l'argent des contribuables de manière responsable», écrit le parti.
Le Conseil fédéral fixe les règles
Les futures primes de la banque UBS, repreneur de Credit Suisse, devront à l’avenir tenir compte de critères tels que la conscience des risques. La loi sur les banques prévoit que le Conseil fédéral ait son mot à dire en matière de rémunération s'il accorde à une banque d’importance systémique une aide financière directe ou indirecte, comme c’est le cas dans le rachat de Credit Suisse. «Ces mesures permettent de prendre dûment en considération la responsabilité des cadres du plus haut niveau dans la situation actuelle de la banque», écrivent les Sept Sages.
La FINMA fera des contrôles
Pour l’année 2023, toutes les rémunérations variables dues aux membres des trois échelons de conduite les plus élevés de Credit Suisse jusqu’à son acquisition effective par UBS seront également supprimées ou réduites.
À noter que l’application de ces mesures par les banques sera contrôlée par l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers, la FINMA.
Le 19 mars, le Conseil fédéral annonçait qu’il soutiendrait un rachat de la Banque Credit Suisse par son concurrent l’UBS, afin d’éviter une faillite imminente. L’établissement était en difficulté après des années de scandales, et son cours en Bourse s’était effondré.